Cisjordanie : Les journalistes en difficulté

Plusieurs incidents ont imp-liqué mardi des soldats israé- liens et des journalistes en Cisjordanie. Tsahal interdit aux reporters de pénétrer dans les secteurs sous son contrôle, mais l’ordre n’est pas appliqué partout de la même façon.
Le caméraman Gilles Jacquier, 33 ans, de la chaîne France 2 a été blessé à la clavicule alors qu’il sortait de sa voiture à l’entrée du camp de réfugiés d’El-Ain, près de Naplouse. Il effectuait un déplacement avec d’autres journalistes. Il s’est soudainement écroulé, blessé à un endroit où son gilet pare-balles ne le protégeait pas. Le journaliste français été opéré sur place et un chirurgien suisse a extrait la balle qui lui avait perforé l’épaule. Le journaliste, dont les jours ne sont pas en danger, a expliqué qu’il ignorait l’origine des tirs.
Parallèlement, un reporter de la chaîne TV Tokyo en reportage à Bethléem a déclaré s’être fait confisquer des cassettes vidéo par des soldats israéliens en planque entre des habitations. Vincent Benhamou, caméraman français travaillant à Bethléem, s’est de son côté retrouvé face à face avec des soldats israéliens alors qu’il venait d’interviewer une famille palestinienne. Il a qualifié l’attitude des militaires de «menaçante». L’armée israélienne n’a fait aucun commentaire sur ces incidents. Elle a cependant rappelé que les journalistes n’étaient pas autorisés dans la ville de Bethléem, déclarée «zone militaire fermée».
Dans ce contexte, six organisations de défense de la presse ont appelé le gouvernement israélien à lever l’interdiction signifiée aux journalistes, qualifiant cette mesure d’«excessive, injustifiable et particulièrement contre-productive». La fédération internationale des journalistes, basée à Bruxelles, a pour sa part accusé Tsahal de prendre délibérément les reporters pour cible et de mener une «campagne sans précédent contre la liberté de la presse ».