Entre deux univers, la galerie d’art «l’Atelier 21» de Casablanca accueille l’exposition des deux jeunes artistes contemporaines Safaa Erruas et Jamila Lamrani, et ce du 12 février au 7 mars. «Code/Barre» est l’intitulé de l’exposition qui donne à voir les travaux des deux artistes. Ces dernières fondent leurs œuvres sur une absence de couleurs. Safaa Erruas favorise de travailler sur un univers blanc alors que Jamila Lamrani préférant une dominante noire. L’absence des couleurs et l’assemblage des deux univers blanc et noir expliquent le titre de cette exposition. L’artiste contemporaine Erruas utilise des éléments d’un univers profondément féminin.
On y croise souvent des matières qu’elle utilise avec aisance : tissus, perles, soies, aiguilles, gazes, ou autres lames de rasoir sont tous manipulés sur un espace vierge et étalé sur une blancheur loquace. «Matériaux recherchés et quête continuelle d’un absolu épuré, les travaux de Safaa Erruas ont les allures d’une douce confidence et d’un chuchotement silencieux qui laissent aux autres l’interprétation du sens et de l’essence», explique le critique d’art Aziz Daki. Safaa Erruas est née en 1976 à Tétouan. Elle a décroché son diplôme à l’Institut national des beaux-arts de Tétouan en 1998. A partir de 1996, elle enchaîne les expositions au Maroc, en France, en Espagne, en Italie et dans d’autres pays européens. En 2002, elle participa à la 5e Biennale des arts contemporains africains à Dakar.
En 2003, elle a été sélectionnée pour exposer à Londres aux côtés des pionniers de la peinture marocaine. En 2006, elle est de la partie dans la prestigieuse exposition «Un siècle de peinture au Maroc» qui a marqué l’inauguration des nouveaux locaux de l’Institut français de Rabat. C’est la benjamine de l’exposition et son œuvre est une sorte de point culminant de la jeune histoire de l’art marocain traversée par les différents courants. Safaa Erruas vit et travaille à Tétouan. Concernant l’artiste contemporaine Jamila Lamrani, celle-ci utilise dans son espace des matériaux simples et fragiles. Des tissus et fibres en laine, fils de soie, papillons, abats-jour en soie, baguettes chinoises, teinture de satin, perles fines, papiers d’aluminium, boules de papier constituent son monde de représentation. «Dire le monde dans sa complexité, de cette parole silencieuse des artistes, voilà ce qui est à l’œuvre dans le travail de Jamila Lamrani, explorant les tensions de la société en usant du langage le plus près de soi, celui de sa sensibilité propre. Car c’est bien de tension qu’il s’agit. Travail de grand écart entre la force et la fragilité, la douceur et la violence, le monde extérieur et la sphère intime», écrit Bernard Collet, écrivain et chercheur en art contemporain. La jeune Jamila Lamrani est née en 1972 à Al Hoceïma. Elle a obtenu son diplôme à l’Institut des beaux-arts de Tétouan en 1998. Elle a pris part à de nombreuses manifestations internationales, dont la prestigieuse Biennale de l’art africain contemporain à Dakar en 2002 et l’exposition à la galerie de la Cité des arts Paris en 2004.