Culture

«Dabateatr» redécouvre le théâtre de l’absurde

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«Houwa », «Il» en français, est le titre de la nouvelle pièce que livre la compagnie «Dabateatr» une pièce qui s’inscrit dans le registre d’un théâtre contemporain, et qui jongle entre questionnements absurdes et distraction verbale. Selon Driss Ksikes, l’auteur du texte de cette pièce, mise en scène par Jaouad Essounani, le contexte actuel du monde moderne est favorable à la forme et aux thématiques du théâtre de l’absurde. «La guerre est omniprésente et raconter des histoires n’a plus de sens dans une ère dominée par la culture du zapping», explique-t-il à ALM. Ainsi cette pièce dont les premières représentations auront lieu à 20h ce jeudi 30 octobre à la salle Bahnini à Rabat et le mardi 4 novembre, à la salle Touria Sekkat de Casablanca, met en scène les Utériens, des personnages, qui vivent pliées en deux dans un monde souterrain, l’utérus de la terre, et qui ayant le souvenir d’une autre condition que la leur, une vie antérieure à la surface de la Terre, cherchent à remonter en surface et accéder à leur propre vérité. La pièce prend vie dans les répliques d’acteurs aussi talentueux qu’Amal Ayouch, Amine Ennaji, Fatim Zahra, Fayçal Azizi, Jamila El Haouni, Abdelghani Kitab, Abdenbi Bennioui. «Le texte nous a posé beaucoup de problèmes. Au départ, il n’y avait pas de trait de personnages définis. Chaque acteur a dû chercher son personnage et l’habiller du texte. On s’est engagé corps et âme dans l’interprétation de cette œuvre», a indiqué Amine Ennaji. Pour le metteur en scène, même si le théâtre de l’absurde n’est pas comestible dans la scène marocaine, le texte de Driss Ksikes a droit d’exister. Il met en scène une violence symbolique, une violence intégrée par des personnages soumis à un «Il». Après avoir désespérément cherché à approcher «Il», cette force «ubiquiste», mystérieuse et omniprésente par son porte parole «Ilan», «les Utériens finissent par se replier entre eux et miment le jour où ils ne courberont plus l’échine». Ainsi selon les protagonistes de la pièce, cette dernière ne s’enferme ni dans le divertissement ni dans la réflexion. Elle interroge les esprits et parle aux cinq sens. La pièce a été écrite en français avec une prédominance de la darija. Cette dernière permet d’exprimer le ressentiment et le refoulé des personnages. La langue française favorise quant à elle une expression plus libre et épanouie. L’utilisation de deux langues peut également évoquer un état de déchirement. Par ailleurs, cette pièce se distingue également par son mode de création où il est essentiellement question d’un travail en duo entre l’auteur et le metteur en scène. «Je suis le point de rencontre entre l’auteur et le public», estime le metteur en scène. Et de conclure «il n’y a pas de message particulier dans cette oeuvre. jouer un texte de l’absurde au Maroc est en soi un message».



Le théâtre de l’absurde


Le théâtre de l’absurde désigne les œuvres de certains auteurs dramatiques des années 1950, (Beckett, Ionesco, Arrabal, Adamov et Genet) qui rompaient avec les concepts traditionnels du théâtre occidental. Ces auteurs dramatiques créèrent des personnages marqués par le traumatisme de la guerre mondiale chez qui la vie psychique a pris le pas sur la réalité et qui dominent mal leurs fantasmes et leurs névroses.

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