ALM : Est-ce que c’est votre première visite au Maroc ?
Dalia El Behiri : J’ai visité le Maroc auparavant. Je m’étais rendue à Casablanca, une ville qui m’a beaucoup plue. C’était une belle visite. Et là, me voilà pour la première fois à Marrakech. Tout le monde me parlait du charme de cette cité ocre. A vrai dire, je suis heureuse d’être parmi les invités du FIFM.
Quelles sont vos impressions quant à cette 10ème édition du FIFM ?
Le Festival de Marrakech est un événement arabe avec une touche occidentale. Ceci lui octroie une magie particulière. Je suis fière qu’on ait un festival d’un tel prestige et d’une telle beauté. Un festival qui se distingue par sa grandeur et sa majesté mais aussi par une simplicité et une convivialité inédites avec le public. Je trouve que c’est bien organisé. J’assiste à différents festivals et celui de Marrakech est unique.
Avez-vous eu des contacts avec des artistes marocains ?
Je regrette de ne pas avoir eu le temps de bien faire leur connaissance. Mais par contre, j’ai été chaleureusement accueillie par eux lors de la cérémonie d’ouverture.
Que pensez-vous des actrices marocaines qui partent en égypte chercher la gloire ?
C’est naturel, personne n’est prophète dans son pays. Et puis, on dit que l’égypte c’est la Hollywood oriental. Il est compréhensible qu’une actrice qui aspire à se faire remarquer et acquérir en peu de temps une notoriété, tout en imposant son style, choisisse l’égypte comme destination. Mais tant qu’on a du talent, qu’importe le pays que l’on choisit.
On vous colle souvent l’étiquette d’une actrice séductrice et provocatrice ?
En fait, c’est une ancienne image que les médias gardent de moi et qui n’est pas la meilleure me qualifiant. Ce cliché date de ma participation dans le film «Mohami khouleâ» qui comprend une scène où j’étais en maillot. J’ai tout fait pour changer cette image que l’on a voulu me coller à la peau. N’est pas provocatrice et séductrice toute actrice qui met un maillot. Il faut préciser que tout en étant vêtue, une femme peut séduire et susciter le désir avec différents moyens, ne serait-ce qu’avec les yeux.
Dans quelle mesure cette image vous a-t-elle affectée ?
Me qualifier de la sorte, ne me gêne aucunement. Sauf que le métier de comédien comprend divers registres et je refuse qu’on me cantonne à un seul.
Qu’est-ce qui vous distingue de vos consœurs ?
Je suis connue pour être une actrice audacieuse dans mes choix. «Sarkhat ounta» est un feuilleton qui a abordé un sujet tabou, celui des transsexuelles. Je suis connue pour mon côté provocateur et rebelle. J’essaie d’opter pour des sujets qui sortent du cliché et qui tranchent avec le strict convenu. J’essaie d’innover à chaque fois concernant mes rôles et les sujets de mes films. Ce qui explique ma filmographie : «Albahitat an al houria (Les chercheuses de liberté), «Mohami khouleâ» Je suis aussi connue en égypte comme une fille romantique.
Votre côté romantique se manifeste-t-il au quotidien ?
Une grande partie de moi était romantique, mais la vie m’a appris à devenir plus pragmatique.
Le titre de Miss égypte vous a-t-il facilité l’accès au 7ème art?
Chaque expérience humaine ou rencontre aussi minime qu’elle soit participe à construire notre personnalité et nous enrichit de nouveaux apports. Dans ce sens, mon expérience en tant que Miss égypte 1992 m’ a permis de me confronter à des personnalités de grand calibre, et de m’intéresser à un large faisceau de domaines, allant de l’associatif, social, culturel et même politique. C’est une expérience qui m’a renforcée professionnellement. Sur le plan personnel, les diverses expériences difficiles ont forgé ma personnalité et m’ont appris à affronter la vie.
Comment est perçue cette audace dont vous parlez dans la société égyptienne et au sein même de votre famille ?
Le public égyptien aime ce que je fais et trouve dans mes films de la nouveauté et de l’originalité. Le plus important est de ne pas blesser la sensibilité de la société même en abordant des sujets délicats, pour cela, on utilise tout un langage dramaturgique. Et j’ai rencontré une réelle compréhension et sympathie du public. Dans ma vie privée de tous les jours, je suis plutôt dans la retenue et la prudence, parce que je suis devenue mère.
Cinéma ou télé, lequel de ces créneaux privilégiez-vous le plus ?
Il est à noter que mes débuts étaient au cinéma, mon premier et dernier amour. Cependant, cette distinction n’est plus valable actuellement. Les stars de cinéma sont devenues malgré elles des stars de la télé, et ce avec l’accès du public aux chaînes cinématographiques via le satellite. Pour la confidence, je me retrouve plus dans tout sujet qui me marque et m’affecte profondément, qu’il soit servi par la télé ou bien le cinéma. Mais, il reste que le cinéma a toute une histoire derrière lui. Il est plus universel et peut permettre un dialogue et un rayonnement à l’échelle internationale.
Comment choisissez-vous vos rôles ?
De plus en plus, le choix de mes rôles se fait selon l’importance des sujets qu’aborde un film. Ils doivent être originaux, polémiques et secouer la société tout en suscitant le débat. Toutefois, si le sujet est fréquent, je me fie alors à l’originalité et l’innovation que propose le rôle. Il me faut toujours un challenge.
Quels sont vos passe-temps favoris ?
J’aime faire du sport, apprendre de nouvelles choses. J’aime écouter de la musique selon mon humeur, cela peut aller du latino, salsa, slow et je suis une fan de la pop musique des années 80 et 90.
Quelles sont vos ambitions artistiques ?
J’aimerais en interrogeant un de ces jours toute ma carrière à être fière de tout ce que j’ai pu présenter au public et sentir que j’ai fait un parcours qui sort du commun. Que toute œuvre dans laquelle j’ai participé porte un message aussi simple soit-il et procure de l’émotion au public. J’aimerais aussi pouvoir participer à une œuvre cinématographique au rayonnement international. Pourvu que cela ne soit pas un rêve lointain.