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Dans sa nouvelle pièce de théâtre : Mouad Moutaoukil défie les tabous

© D.R

«Je vous dévoile en avant-première le nom du comédien qui jouera l’artiste-peintre ; ce n’est autre que le grand acteur Malek Akhmiss».

Il est surprenant pour le lecteur d’une pièce de théâtre de découvrir que les personnages féminins y figurant sont assimilés à des cités. Une vérité que l’auteur marocain, Mouad Moutaoukil, dévoile à propos de sa nouvelle œuvre intitulée «Les trois fresques». «Les femmes figurant dans le livre ne sont pas vraiment des femmes, elles sont révélées comme étant des métaphores de villes marocaines», précise l’écrivain. Ce choix de métaphore a été, comme il l’explicite, motivé par le fait que «la pièce ne défend pas telle ou telle orientation sexuelle, mais plutôt la liberté de chacun de faire son propre choix sans que cela ait des répercussions sur sa vie sociale, personnelle ou professionnelle».

Un sujet que le romancier traite par le biais de son personnage principal, un artiste-peintre, qui est «dépeint comme étant bisexuel». La bisexualité étant, comme le rappelle l’auteur, une orientation définie par une attirance sexuelle ou amoureuse pour les deux sexes. Aussi, le concepteur aborde l’homosexualié ; une thématique rarissime en littérature marocaine. «Il s’agit d’un sujet sous-traité mais dont l’importance est indéniablement capitale, nous savons tous que l’homosexualité est (fortement ?) présente au Maroc. Ne pas en parler ne fait qu’empirer les choses», détaille-t-il. pour lui, la société marocaine doit apprendre à accepter l’autre et élargir sa vision quant aux libertés individuelles. «Si je traite ce sujet, c’est parce que tout ce qui est tabou me dérange.

C’est à nous, écrivains, artistes, intellectuels, de faire en sorte de changer cela, de parler des tabous et de défendre les droits des opprimés. Les risques de ne rien faire face à la situation de déni total quant à l’homosexualité sont gravissimes. Les MST ne cesseront de se propager, le droit de vie normale et l’acceptation sociétale resteront hors de portée pour ces minorités», avance-t-il. Au-delà de ces sujets, l’artiste-peintre, dans l’intrigue, est autant passionné pour l’art et les couleurs que pour l’écriture.

«L’écriture et la peinture peuvent très bien coexister, et c’est le cas de notre artiste-peintre. Tout au long de sa vie, il s’est exprimé à travers ses dessins, mais certaines étapes -notamment l’agonie- l’ont poussé à choisir un autre médium pour exprimer ses pensées et sentiments, en l’occurrence l’écriture», indique l’auteur.

Comme il l’exalte, la plume et le pinceau ont d’ailleurs toujours été de bons amis, un bon nombre de personnages célèbres sont là pour le prouver. C’est le cas de Jack Kerouac, Hermann Hesse, Charles Bukowski, Jean Cocteau, qui ont, selon Mouad Moutaoukil, su allier littérature et peinture, marquant le monde à la fois par leurs écrits et leurs tableaux. L’auteur marocain cite également les peintres écrivains qui sont présents au Maroc, comme Mahi Binebine, Abderrahmane Zenati, et le poète Abdelatif Laabi qui s’est récemment essayé à la peinture. A propos de l’écriture de pièces de théâtre, rarement choisie par les écrivains marocains, l’auteur de l’œuvre «Les trois fresques» révèle que «cette première expérience en théâtre a été très enrichissante et instructive».

«J’ai toujours fait l’éloge de la polyvalence, c’est justement cette volonté de tout explorer et d’avoir toutes sortes d’expériences qui m’a poussé à m’essayer au théâtre. J’ai pris l’habitude d’écrire des nouvelles et ce genre m’intéresse toujours. En ce moment, je n’ai pas l’intention de me spécialiser en un genre littéraire donné, mais on ne sait pas ce que le destin nous réserve», enchaîne-t-il. Le tout en dévoilant une nouveauté. En fait, son œuvre est en train d’être mise en scène par une équipe professionnelle dont font partie certains grands noms de la scène théâtrale et artistique marocaine.

Ainsi, le texte sera bientôt présenté au public marocain et étranger suite à l’initiative du jeune metteur en scène Abdellatif Nhaila. L’avant-première étant prévue pour 2021. «Pour finir en beauté, je vous dévoile en avant-première le nom du comédien qui jouera l’artiste-peintre ; ce n’est autre que le grand acteur Malek Akhmiss», annonce l’écrivain.

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