Culture

Dans son nouveau livre Fatine Moubsit enthousiasme les cancéreux !

© D.R

La jeune auteure marocaine Fatine Moubsit est déjà à sa quatrième œuvre. Cette nouvelle publication, intitulée «Ils s’attendent à ce que je crève… mais je ne cesserai de les décevoir», a bien des particularités d’après elle. Voici son ressenti.

L’œuvre de Fatine Moubsit est un «mélange de prose et de poésie et une nouvelle plongée dans les abîmes de soi et une confrontation avec le réel encore une fois !». Ainsi l’auteure s’exprime à propos de son nouveau livre dont elle révèle les dessous de l’intitulé.

Portée du titre
A ce propos, cette écrivaine des abîmes précise que le titre est «inattendu». «Mais toujours le même credo à l’ouverture du livre», explicite-t-elle dans ce sens. A cet égard, elle illustre par une expression dans son livre. «Ceci n’est pas forcément écrit pour être lu», écrit-elle. Le tout en signifiant une incitation à la lecture. «Mais ça ne nous donne qu’une seule envie : le découvrir ! Découvrir qu’est-ce qui n’est pas forcément écrit pour être lu ? », avance-t-elle. Entre-temps, elle n’hésite pas à en partager un extrait. «On ne cesse de nous condamner (à mort..), par leurs regards, par leurs paroles, par leurs jugements… par leurs actes… par leurs fantasmes… mais si leurs affreuses et multiples sentences servent au moins à faire naître un écrit, c’est déjà une victoire pour moi à chaque fois! ». « Malade de quoi ? Malade pourquoi ? Malade comment ? Malade ou pas ? Malade qui parle ? Malade qui slam ? Malade qui chante ? Malade qui écrit ? Malade qui vit ? Malade qui survit ? Malade qui désire ? Malade qui rit ? Malade qui ose déconstruire tout ce qu’on pense et tout ce qu’on dit ? Malade qui fait des choses ? Malade s’affirme et qui s’oppose ? (…….) et la liste est longue… pourquoi ? », s’interroge-t-elle dans son écrit dont elle dévoile également une interprétation.

Une intrigue sur la maladie
D’après la romancière, ces propos « frôlant le brutal, le choquant sont pourtant enracinés au creux de la réalité». Son récit est, d’après ses dires, toujours dans la recherche de déconstruction des préjugés et stéréotype et fantasmes liés à «la maladie grave». En fait, elle se demande si on parle assez de toutes les violences, maltraitance que peuvent subir les personnes qui souffrent de maladies graves étiquetées de «mortelle». «D’une part, tout ce qui découle de la rage médicale face aux limites de la médecine et toutes ses dérives, pour tenter de sauver le «cancéreux», le mauvais malade qui déçoit, car non seulement il ne répond plus à aucun traitement, mais il continue de survivre comme par magie pourtant ! D’une autre part, les multiples violences des autres lointains ou proches et toute la culture cancer de bas de gamme qui se livre massivement entre autres », ajoute-t-elle d’emblée.

Et ce n’est pas tout ! A son sens, les autres peuvent devenir des cancers plus nocifs que la maladie elle-même quand la sensibilisation fait défaut ! quand l’humain en nous s’abstient et Quand les maladresses sortent à la surface et qu’accueillir la souffrance d’une personne malade devient chose impossible et nous dépasse. On bascule rapidement vers la maltraitance sans que l’on se rende compte et ça devient néfaste ! Là aussi, elle livre un autre extrait. «Je suis traîtresse !! Traîtresse même de continuer à vivre, traîtresse de ne pas donner suffisamment à voir, traîtresse de ne pas laisser d’autres croire ce qu’ils veulent croire ! Traîtresse de vouloir m’arracher de leur monde illusoire là où on tente de me faire plonger sans espoir ! Traîtresse car une fois qu’on pense que c’est fini pour moi ce n’est pas le cas ! Traîtresse de faire danser ma vie même quand ça ne va pas ! Traîtresse de me servir de ce qu’ils me font vivre pour en faire des mots qui finissent par combler ma joie !».

Ecrivaine, mais pas que !
Parcours  Outre ce nouveau livre, elle a au compteur trois autres publications, notamment «Écrit et cris», «Tay Tay» (en darija) et «Journal de ma noirceur». Quant à son nouvel ouvrage, il est tout aussi atypique que les autres. De plus, l’auteure est slameuse. Une poésie qu’elle laisse d’ailleurs voir dans ses écrits littéraires. Entre autres, elle représente le collectif Slam’Aroc et collabore avec D’Klam. Un projet dont elle est la directrice et qui a un partenariat avec l’association de la Coupe d’Afrique de slam poésie (CASP) et la World poetry slam organization. Pour rappel, D’Klam a vu le jour en 2022 à travers la collaboration de Slamaroc, Moroccan Poets et du groupe G’38. Quant à l’histoire de la Coupe du Maroc de slam poésie, elle remonte à 2018. «Mais reste un désir. un espoir : celui que le ministère de la jeunesse, de la culture et de la communication soit notre allié dans ce projet ! Pourquoi pas un grand festival et une Coupe du monde de slam poésie au Maroc aussi. Nous y croyons !», caresse-t-elle.

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