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Dans son nouveau roman «La fêlure» : Fatiha Elgalai décortique le sentiment de séparation sur une note d’espoir

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«Le personnage de Amal est embourbé dans une recherche incessante de racines, de reconnaissance, etc., qui ne lui laissent pas de répit pour une vie joyeuse. J’ajouterais simplement que cette fin est fatidique. Au vu de son histoire, de sa vie pleine de déceptions et de désillusions, cette façon de finir était irrémédiable».

Le nouveau roman «La fêlure» de l’auteure marocaine Fatiha Elgalai décrit le sentiment de séparation que tout un chacun est susceptible de connaître dans la vie. A travers le personnage principal, un jeune garçon prénommé Amal, l’écrivaine décortique ce feeling dans tous ses états tout en le mêlant à d’autres faits.

Dès le début du roman, Fatiha Elgalai plonge dans les tréfonds du héros qui vit la séparation douloureuse de sa mère, Nedra. Après le décès de celle-ci, le père se marie à une femme qui mène la vie dure à l’enfant. De telles conditions incitent Amal à se pencher sur ses études, notamment celles secondaires. Le baccalauréat étant la clé de voûte pour un avenir meilleur sous d’autres cieux. C’est à l’Hexagone que le jeune garçon décide de poursuivre ses études. Outre la séparation de sa mère, Amal subit ainsi une autre, celle de son père qu’il aime. A propos de cette dislocation, l’écrivaine précise : «Le personnage, de par son histoire, porte en lui une fêlure, celle des origines. Il l’ignore mais elle le rattrape au fil du temps. Toutefois, même chez lui il n’y a pas que du négatif. Il lui arrive de faire de belles rencontres aussi».

Ces rencontres sont, dans le roman, jalonnées de faits marquants. C’est ainsi que le héros du roman découvre sa progéniture par pur hasard en France. Son travail en tant qu’agent de nettoyage dans un hôpital lui permet de rencontrer une vieille dame prénommée Meryem, dont le français est rudimentaire. Un accent qui fait rire le lecteur. «La tante a eu une vie très dure. Grâce à son courage d’abord et à son fils ensuite, elle parvient à dépasser les vicissitudes de la vie. La vieillesse est enfin là, avec l’acceptation des réalités et du destin. Elle représente la tradition dans un monde qui lui est étranger, dont  elle ne maîtrise ni les us et coutumes, ni la langue, ni les tenants et les aboutissants des aléas de cette vie. C’est donc à travers elle qu’il m’a semblé bon d’introduire un peu d’humour dans une histoire qui reste, finalement, assez sombre», indique Fatiha Elgalai à propos du personnage féminin.

A la vue du jeune, la vieille femme nourrit un sentiment. Elle finit par s’attacher à lui et l’inviter chez elle. Un simple échange entre l’hôtesse et l’invité à propos de Nedra permet à la vieille dame de faire le lien avec la défunte que son fils Mehdi allait épouser. Cependant, un fait majeur émerge, changeant ainsi le destin des deux personnages ainsi que la destinée de l’histoire racontée par l’auteure. Dans l’intrigue, Meryem et la mère de Nedra fréquentaient un fquih pour avoir des enfants. Ce charlatan n’avait que l’idée d’engrossir des femmes dont la mère de Nedra et Meryem. Mehdi et Nedra, étant les fruits de ces relations illégitimes, ne peuvent se marier. Le premier finit par se marier à Christine que Meryem appelle «Chrastène» et la deuxième s’était unie de son vivant par les liens du mariage avec le père d’Amal. Découvrant ces faits, le jeune garçon accepte d’appeler Meryem «tante» et Mehdi «oncle». Des affinités qui se développent au fil de l’histoire conçue par Fatiha Elgalai qui donnent une autre tournure aux faits. Grosso modo, Amal finit par adopter la voie islamiste après avoir éphémèrement goûté aux plaisirs de la vie et s’être passionné pour une jeune demoiselle dont le père a des affinités avec le charlatan. A propos de ce dénouement, l’auteure explique : «Le personnage de Amal est embourbé dans une recherche incessante de racines, de reconnaissance, etc., qui ne lui laissent pas de répit pour une vie joyeuse. J’ajouterais simplement que cette fin est fatidique. Au vu de son histoire, de sa vie pleine de déceptions et de désillusions, cette façon de finir était irrémédiable. C’est aussi un petit clin d’œil à une certaine actualité».  

A propos de «La fêlure» publié par La Croisée Des Chemins avec le soutien du ministère de la culture et de la communication, Fatiha Elgalai indique que cette histoire est en fait la suite d’une autre, où un enfant naît dans un contexte pas très joyeux. «Nous l’avons appelé Amal dans «Les enfants du destin» (Marsam) parce que l’espoir est toujours possible», enchaîne l’auteure. Elle rappelle, dans ce sens, que l’espoir fait vivre et peut ouvrir des portes.

Et ce n’est pas tout ! L’écrivaine est également artiste-peintre. «Je peins à mes heures perdues. J’écrivais bien avant de peindre. Je ne sais pas si la peinture inspire l’écriture ou vice versa.  En tout cas, je pense aux couleurs quand, par exemple, je décris un personnage, je fais en sorte à ce qu’il y ait un minimum d’harmonie», révèle l’auteure.

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