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Dans une publication posthume : Feu Taïeb Bencheikh documente une partie de l’histoire du Maroc telle que vécue

© D.R

Le nouveau livre du défunt Taïeb Bencheikh semble être un document historique.

Il l’est de par le récit qu’il fait d’une période méconnue des générations actuelles et futures. Comme l’indique dans la préface Souleïman, neveu de l’auteur dont la publication est, selon le frère du défunt, publiée à titre posthume, «c’est l’histoire d’un pays». Outre cette documentation, l’écrivain tenait à sa «Rhapsodie». «Il a toujours voulu ce livre qu’il a achevé juste avant de passer de vie à trépas», enchaîne le préfacier du livre dont l’auteur raconte son parcours depuis le plus bas âge avant de devenir un politicien de renom.

Un enfant en avance sur son temps
Depuis sa tendre enfance, Feu Bencheïkh, né au sud de Ouarzazate, était un enfant visionnaire. Un aspect qu’il a visiblement acquis lors de son passage par l’école coranique. «Peut-être ce msid de Taznakht avait réussi, sans que je m’en aperçoive, à m’initier au quotidien des petits Marocains des régions du Sud (…) Confusément j’avais la double sensation d’être dans un hors temps porté par des événements sur lesquels je n’avais aucune prise mais qui, petit à petit, me mettaient innocemment en situation d’observer des différences dont les explications ne me viendraient que bien plus tard», raconte l’auteur également passionné de lecture. Après une vie «tranquille» dans cette contrée dans le pays, le défunt a déménagé avec sa famille à Ben Ahmed où son père, nationaliste et interprète traducteur, était muté. Là aussi, la vie de la famille «se déroulait sereinement» malgré certains malheurs dans ce petit bourg à 80 km de Casablanca sur la route de Khouribga. Au fil du temps, l’enfant était inscrit dans la métropole par son père dans une école privée comme élève interne». Nostalgique pour sa famille, il a séché une fois les cours. Un acte qu’il n’a jamais refait pour avoir été retourné «sous escorte» à l’école. Un parcours qu’il poursuit normalement jusqu’à devenir lycéen brillant à Meknès où son géniteur était affecté.

Un «éveil politique» dans la cité ismaélite
Le départ de toute la famille pour cette ville était jalonné d’actualités de par les «derniers soubresauts du protectorat». Des faits suivis de près par l’auteur qui, une fois son baccalauréat en poche, eut la proposition de poursuivre ses études dans l’Hexagone parallèlement à la mutation de son père à Rabat. Ayant perdu son argent en France, il décida de rentrer au bled. Dans la capitale marocaine, il s’inscrivit à la faculté de droit et des sciences économiques. C’est là qu’il a fait «la connaissance de l’Union générale des étudiants marocains (UNEM)». Après quoi, il a obtenu une bourse d’études. Ainsi, il est revenu à Paris où il s’est inscrit en 2ème année de la même faculté en France où il a rencontré un étudiant marocain membre du Parti communiste marocain (PCM) qui lui parlait également du parti communiste français. Un de ces jours, il a fini par prendre part aux réunions de l’UNEM à la Maison du Maroc avant de devenir membre du PCM dans lequel il a enchaîné les activités. «Je continuai à militer au sein du parti», avance-t-il dans son récit. En 3ème année de licence, il a intégré l’Institut des études politiques à Paris. «Mon activité politique s’intensifia», ajoute-t-il. Un parcours qui le qualifia, par la suite, pour des postes d’éminente responsabilité.

D’un cadre au ministère de la santé
De retour au Maroc, le défunt a «passé un contrat avec le ministère du Plan». «A mon arrivée, l’administration préparait le plan 1968-1972», se souvient-il. Parallèlement, Feu Bencheïkh n’a pas abandonné ses activités politiques. «Je continuai à me réunir avec les camarades du parti», se remémore-t-il. Entre-temps, il est devenu plus professionnel. Un statut qui lui a valu le poste de directeur de la statistique. Une discipline dont il a entamé «la rénovation». «C’est ainsi que fut préparé le recensement de la population de 1971», détaille-t-il en rappelant qu’il n’a pas été reporté malgré le drame de Skhirat dont il était témoin lors d’une cérémonie officielle de l’anniversaire de Feu Hassan II. Après le succès du recensement, l’écrivain s’est vu confier la direction du Plan. «En avril 1974, je fus convoqué au Palais royal pour une entrevue avec le Roi. C’était la première fois que je le rencontrais, il me reçut dans un bureau très simple, en tête à tête, et me demanda très simplement mais directement si je voulais prendre la direction du ministère du Plan», raconte l’auteur dans son œuvre illustrée de ses photos relatant son parcours. En fin de compte, il a accepté le poste de secrétaire d’Etat au Plan à la veille des préparatifs pour la Marche Verte, suivie de l’organisation d’élections locales. Des échéances qui lui ont permis de renouer avec la ville de Meknès. Cinq ans après, les élections législatives furent organisées. Le narrateur en est sorti vainqueur en tant que candidat indépendant tout comme d’autres. Une victoire qui a fait qu’il soit désigné pour «préparer une plate-forme qui représentait le programme de futur parti politique».

Le Rassemblement national des indépendants (RNI) fut alors formé en 1978. Bien que cette formation politique était rangée dans l’opposition, Feu Bencheïkh était nommé ministre chargé des affaires économiques puis de la santé. S’il a eu à faire face à des mécontents lors de son mandat à la tête des affaires économiques, le narrateur a entrepris des réformes importantes dans la santé. D’ailleurs, ses efforts pour ce secteur ont été loués lors d’une rencontre organisée l’an dernier par le parti de la colombe.

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