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Daoud Oulad Sayed : «Je dévoilerai un projet artistique qui a nécessité 40 ans de travail»

© D.R

Entretien avec Daoud Oulad Sayed, cinéaste et photographe

Daoud Oulad Sayed est un cinéaste et photographe chevronné. Grâce à ses œuvres, il a pu laisser sa marque dans le monde de l’art. Dans cet entretien, il parle de son hommage en Egypte, ses influences et ses projets cinématographiques et photographiques.

ALM : Vous venez d’être honoré à la 36ème édition du Festival d’Alexandrie du film méditerranéen en Egypte. Que représente pour vous cette consécration ?

Daoud Oulad Sayed : Je suis fier d’être honoré en Egypte pays du cinéma. Je suis heureux et flatté de cet hommage. C’est très encourageant pour moi, en même temps c’est une grande responsabilité. Je sens là que j’ai vraiment envie de donner ce que je peux et faire de mon mieux.

Comment s’est déroulée cette édition sachant que vous étiez membre du jury de la compétition long métrage ?

C’était une édition spéciale. Tout ce qui est festif était absent et c’est normal vu la pandémie. Mais au niveau du fond, c’était très important. Il y avait presque tous les critiques du cinéma égyptien et les stars. Le festival a été marqué par l’organisation des débats et la projection de grands films. Il y avait un long métrage qui a honoré le cinéma marocain. Il s’agit de «The punch» du jeune réalisateur Mohamed Amine Mouna. Celui-ci a reçu deux prix, à savoir le meilleur film arabe et le meilleur rôle masculin. On est fiers de ce film. Il faut encourager notre cinéma.

La pandémie a impacté fortement le secteur cinématographique, des tournages suspendus, des sorties de films reportées… en tant que cinéaste, quelle leçon tirez-vous de cette pandémie ?

Il faut sincèrement détourner la crise. Là maintenant dans mon bureau, je suis en train de tourner mon film dans ma tête et d’imaginer mon futur film. On dirait comme si j’avais une caméra et une équipe. On tourne dans sa tête. La création est partout. La Covid-19 est universelle. Mais les gens doivent travailler. Au cinéma, loin du tournage, il y a l’écriture et la réflexion. Et toutes ces étapes prennent beaucoup de temps. C’est vrai qu’on ne tourne pas réellement mais on tourne intérieurement.

Nombreux disent que votre rencontre avec Ahmed Bouanani a influé sur votre vision que ce soit au cinéma ou en photographie, qu’en pensez-vous ?

Bien évidemment, Ahmed Bouanani c’est mon professeur. Et c’est lui qui m’a donné envie de faire du cinéma et quel bonheur de rencontrer quelqu’un comme Bouanani. C’est un grand cinéaste, monteur, poète et écrivain. Et donc je suis bien tombé. J’espère de porter cet héritage et je suis très fier. Mais aussi, il y a ma rencontre avec Youssef Fadel avec qui j’ai fait beaucoup de films. C’est un grand dramaturge marocain et un homme de théâtre. Puis, il y a d’autres, mais au-delà, avec ces deux, j’ai fait beaucoup de chemin.

Quels sont vos projets cinématographiques ?

Je viens juste de vous dire que je suis en train de tourner un film dans ma tête. Le problème majeur du cinéma, ce n’est pas d’avoir des projets mais de les concrétiser. On ne peut être au top, tout ce qui est imaginaire et création nécessite de l’argent. J’ai j’ai commencé un projet, il est presque sur les rails et puis d’autres que j’ai déposés auprès du Centre cinématographique marocain pour obtenir le fonds d’aide. Actuellement, la subvention est bloquée et on ne sait pas quand cela va être annoncé.

Avez-vous eu l’idée de faire un film sur le confinement ?

J’en ai déjà réalisé un. L’idée émane de la productrice Lamia Chraibi qui a demandé aux quelques cinéastes marocains de réaliser un travail sur le confinement dont la durée ne dépasse pas 5 minutes. Chacun de nous a pu raconter d’une manière libre son confinement. C’est un travail de création. Je félicite Lamia Chraibi pour avoir initié ce genre d’idée. On a besoin de productrices talentueuses comme elle. A propos de mon travail, il s’intitule «La mer tant rêvée». J’ai raconté comment je vois la mer dans mon imaginaire. Je peux dire que j’ai appris beaucoup de choses durant le confinement. Et sincèrement, on peut raconter des histoires avec rien. En fait, j’ai réalisé ce travail avec une petite caméra. Il suffit d’avoir les idées pour créer.

Qu’en est-il de vos projets photographiques ?

Je suis en train de finaliser un projet sur Marrakech, ma ville natale. C’est un travail que j’effectue depuis 1981. Donc, je dévoilerai un travail qui a nécessité 40 ans de travail. Je suis en contact avec ma galeriste pour sortir un livre et monter une exposition sur un Marrakech intérieur et pas un Marrakech extérieur. Par exemple, mon quartier que j’habitais avant, il n’existait plus presque. Je peux dire que c’est un travail nostalgique.

 

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