Culture

De toutes les couleurs : Prix et valeur

© D.R

Avant de vous livrer ma petite analyse, je dois clarifier ma position sur la question : dans une société équilibrée, où règnent la liberté et le respect mutuel, chaque artiste a le droit de créer ce qu’il veut et demander le prix qu’il veut. De même, chaque acquéreur achète ce qu’il veut et au prix qui le convient.
Cela dit, on a le droit de se poser cette épineuse question concernant les prix exorbitants qu’atteignent certaines œuvres au Maroc (en se limitant à la peinture), surtout lorsqu’il s’agit de jeunes artistes ou d’artistes moins jeunes, avec peu d’expérience ou de talent.
Je pense que le prix d’une œuvre peut être vu d’au moins deux côtés différents: du point de vue de l’artiste et de celui de l’acquéreur (il serait long d’inclure celui des galeries ou des observateurs loin des transactions!)
D’un côté, il y a divers types d’acquéreurs. Le riche et le pauvre, le connaisseur et l’aventurier, le passionné et l’investisseur, le prévoyant et le blanchisseur. A chacun ses buts et ses limites. Celui prêt à casser la tirelire pour un coup de cœur à petit prix et celui prêt à tout. Celui pour qui prix élevé est synonyme de grande valeur et celui qui sait ce qu’il fait. Celui cherchant à placer son argent, et celui cherchant à investir discrètement, autrement que dans du bien facile à quantifier.
D’un autre côté, il y a divers types d’artistes: les passionnés et les calculateurs, les fils à papa et les bluffeurs. A chacun ses priorités. Celui qui a besoin d’argent maintenant et tout de suite -pas d’expositions, pas de stratégie, pas de cote ! Celui qui met de petits prix par manque de confiance ou pour être sûr de vendre. Celui qui compte augmenter ses prix de manière progressive, avec une stratégie et une cote à cultiver. Celui qui base ses prix sur le nombre d’heures de travail ou sur le mètre carré, en prenant soin d’augmenter le prix de l’heure avec l’expérience accumulée. Celui qui n’abandonnerait son œuvre qu’à tel prix. Celui qui se considère important et pense que les gens doivent mériter de posséder ses œuvres, donc au prix fort. Celui qui se base sur le marché -ses prix augmentent ou stagnent selon la demande. Celui, malin, qui affiche des prix élevés même s’il ne vend jamais rien, pour faire croire que sa cote est élevée. Puis, il y a celui qui est né dans une famille aisée ou dont le nom est déjà très connu. Il affiche dès son jeune âge des prix comparables à ceux des grands maîtres, forçant le grand public à l’associer à ces prix-là, même s’il ne vend ses œuvres qu’aux amis ou clients de papa.
Mais à la fin, sachez comme l’a si bien dit Warren Buffett : «le prix est ce qu’on paye et la valeur ce qu’on obtient !»

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