L’écrivain américain Tony Hillerman, qui vient de mourir à Albuquerque (Nouveau-Mexique, sud-ouest) à l’âge de 83 ans, était l’auteur de polars ethnologiques à succès, mettant en scène avec justesse des indiens navajos à qui il avait restitué des pans entiers de mémoire. Né le 27 mai 1925 à Sacred Heart (Oklahoma), d’ascendance allemande et anglaise, Tony Hillerman avait passé l’essentiel de sa vie à Albuquerque où il avait notamment enseigné le journalisme de 1966 à 1987. Ses parents sont cultivateurs. Il va à l’école avec des petits Indiens pottawatomies ou séminoles. Jeune, il est blessé en Alsace durant la Seconde Guerre mondiale et sera décoré. De retour dans son pays, il devient journaliste, entre à l’agence United press, travaille à Santa Fe (Nouveau-Mexique). Il découvre Graham Greene, Raymond Chandler ou les enquêtes du commissaire Maigret de Georges Simenon et commence à écrire ses polars qu’on qualifiera par la suite d’«ethnologiques». D’emblée, ses histoires se situent dans une réserve navajo. Tony Hillerman met en scène un vieux lieutenant de la police tribale navajo, Joe Leaphorn, dans «La voie de l’ennemi» (1970). «Là où dansent les morts» (1973) et «Femme qui écoute» (1978).
Entre ensuite en scène l’enquêteur Jim Chee, lui aussi navajo, dans «Le peuple des ténèbres», «Le vent sombre» (1982, porté au cinéma. Ses livres, largement traduits, sont étudiés dans les écoles navajos.