Le premier défenseur privé du patrimoine mondial, le World Monument Fund vient de déterrer un décor intérieur du XVIIIème siècle. Un décor provenant de l’ancienne Chancellerie d’Orléans, hôtel particulier parisien rasé au début du XXe siècle.
A l’occasion des Journées européennes du patrimoine, qui s’échelonnent durant tout le mois de septembre, Bertrand du Vignaud, président pour l’Europe du WMF, a raconté à l’AFP comment il avait "mené ce projet pendant dix ans, dans la plus grande discrétion". "Ce véritable trésor englouti dormait depuis plus de 80 ans dans une centaine de caisses entreposées en banlieue par la Banque de France. Il comprend notamment un plafond du peintre Antoine Coypel, que lui avait commandé le Régent, Duc d’Orléans et neveu de Louis XIV, en 1704". Le Duc avait confié à l’architecte Boffrand la construction d’un somptueux hôtel particulier pour sa maîtresse, près du Palais Royal.
Après avoir changé de mains, l’édifice fut mis à la disposition en 1725 du Chancelier d’Argenson, et a gardé depuis le nom de "Chancellerie d’Orléans".Transformé entre 1760 et 1774 par l’architecte Charles de Wailly, avec l’aide du sculpteur Pajou, des peintres Fragonard, Durameau, J.J. Lagrenée, et de prestigieux artisans d’art, la Chancellerie fut acquise en 1913 par la Banque de France.