Destiné aux enfants d’Al Haouz / Kafila Al Jasad 2 : Pour reconstruire les corps et les âmes par la danse

Le chorégraphe Taoufiq Izeddiou lance la deuxième édition de Kafila Al Jassad (la Caravane des Corps) du 22 au 24 novembre 2024 à Marrakech et dans la province d’Al Haouz. Cette année, les ateliers seront à destination des enfants et des jeunes des villages des alentours de Tahanaout, afin de les aider à surmonter les traumatismes encore présents du séisme du 8 septembre 2023, par la danse et les contes.

Après une 1ère édition de Kafila Al Jassad (la Caravane des Corps) réussie en 2022 et menée dans 4 villes du Royaume, son fondateur, le chorégraphe Taoufiq Izeddiou a décidé cette année d’ancrer la 2ème édition dans la région de Marrakech, pour tenter d’expier le traumatisme du séisme du 8 septembre 2023 par la danse, le conte, le théâtre et les arts plastiques. Son attachement à la cité ocre est bien connu. Il a d’ailleurs créé le festival de danse contemporaine à Marrakech « On Marche» en 2005.

La thérapie par la danse : Une résilience en mouvement
Et s’il a choisi la province d’Al Haouz cette année, c’est parce que sa communauté, et notamment les plus jeunes, souffre encore des traumatismes psychologiques engendrés par le séisme qui l’a frappée l’an dernier. L’idée est « de participer à reconstruire les corps et les âmes après la tragédie du 8 septembre 2023, un peu plus d’un an après le drame », confie Taoufiq Izeddiou. Kafila Al Jassad 2, réalisée en partenariat avec le ministère de la jeunesse, de la culture et de la communication, département de la culture et la région Marrakech- Safi, entend donc contribuer au processus de guérison et de résilience nécessaire face au tremblement de terre qui a durement touché la région de Marrakech. La thérapie par la danse est une méthode douce et puissante qui puise dans l’art du mouvement pour aider à transformer des émotions enfouies en une force de résilience. Pour les habitants, ayant subi le traumatisme du séisme, les mots peuvent être insuffisants ou trop douloureux à exprimer.
La danse, le conte, le théâtre et les arts plastiques offrent un langage universel, capable de raconter l’indicible, de libérer le corps des tensions profondes et de restaurer une connexion bienveillante avec soi-même», explique-t-il.
Il faut dire que le projet Kafila Al Jassad 2 se veut solidaire. C’est un évènement nomade d’aide à la guérison et à la compréhension pour les victimes de cette tragédie. En sillonnant la région touchée, cette caravane propose des moments encadrés par des professionnels, permettant à la communauté de se reconnecter à leur corps et de transformer sa mémoire, des traumatismes collectifs qu’elle a traversés, par le pouvoir d’extérioriser, de redonner au mouvement sa dimension vitale : être debout, bouger, retrouver son élan, son équilibre.

Pour les enfants et les adolescents
Ainsi, Kafila Al Jassad, dans sa deuxième édition, tentera d’apporter une solution de résilience au traumatisme du 8 septembre 2023. Trois jours durant et autour de la pièce « Hmadcha – Hors du Monde » de Taoufiq Izeddiou, des artistes partageront leur univers, leurs compétences et leurs expériences et feront participer les enfants et les jeunes. Cette pièce sera jouée le 22 novembre, à la Menara, à Marrakech. Une grande partie des bénéficiaires sont les enfants de l’orphelinat Atlas Kinder Dar Bouidar près de Tahanaout, à une trentaine de kilomètres de Marrakech. Ce sont ainsi environ 200 enfants qui vivront une belle soirée de contes le 23 novembre. Et le lendemain, le 24, ils pourront s’adonner aux différents ateliers artistiques de danse, de peinture et de théâtre, encadrés par des professionnels. D’autres enfants touchés par le séisme venus de Moulay Brahim, Asni ou encore Ouirgane seront réunis à Tahanaout pour participer activement à la master class «La place du corps dans l’espace théâtral» afin d’apprendre à jouer de leur corps.

Pour promouvoir la danse contemporaine
Selon son fondateur, l’objectif premier de ce projet «vise à sensibiliser un public d’amateurs ou passionnés de danse, issus de milieux sociaux et/ou de zones géographiques où l’accès à la culture est empêché ou éloigné, par une immersion artistique». Et de noter : Avec Kafila Al Jassad de l’association «On Marche», c’est la culture et la danse contemporaine qui vont à la rencontre des jeunes. Elle s’inscrit dans la continuité du travail de longue haleine opéré par Taoufiq Izeddiou, notamment pour promouvoir la danse contemporaine et la rendre accessible au plus grand nombre.