Le procès du directeur Nour Eddine Miftah et de la journaliste Meriem Moukrim, auteur de deux articles du dossier, a été fixé au 23 janvier à Casablanca. Ils sont poursuivis pour "diffusion de fausses informations" et de "publication de photos de membres de la famille royale sans autorisation", indique un communiqué d’Al Ayam. La loi marocaine punit ce genre de délits d’une peine allant d’un mois à un an de prison et d’une amende pouvant atteindre les 100.000 dirhams. "Secrets du harem du palais entre trois rois", avait titré Al Ayam dans son édition du 6 novembre. Ce journal a publié un dossier sur l’histoire du harem du palais sous le sultan Mohammed V et le roi Hassan II, soulignant que le roi Mohammed VI, intronisé en 1999, "a décidé de couper avec l’ère du harem".
Le dossier d’Al Ayam constitue "une violation de la loi eu égard à ce qu’il a contenu de faits considérés comme des délits, conformément aux dispositions du code de la presse et du code pénal", avait affirmé le procureur de Casablanca. Par ailleurs, Abderrahim Ariri, directeur de l’hebdomadaire Al Bidaoui (Le Casablancais), a indiqué dans un communiqué qu’il a été convoqué jeudi par la police à Casablanca au sujet de la Une d’un numéro de son journal. Cette Une comportait une expression jugée trop triviale par l’imprimeur, qui a refusé de l’imprimer.
Mais entretemps, l’hebdomadaire Al Michaâl (Le Flambeau) avait repris le titre incriminé dans une information sur le refus d’imprimer signifié à son confrère. Le procureur de Casablanca avait alors ordonné, le 15 décembre, une enquête judiciaire sur le directeur d’Al Michaâl, Driss Chahtane, pour "atteinte à l’islam et à la patrie".