Culture

Diam’s, une rappeuse engagée

© D.R

Dans le monde du rap français, Diam’s, de son vrai nom Mélanie Georgiades, est une figure à part. Personnalité attachante, à la fois farouche et modeste, la rappeuse à succès mène sa carrière selon des exigences personnelles. Avec ses textes crus, ou plutôt représentatifs de la vie réelle, elle dénonce le racisme ou encore les inégalités sociales. Les critiques lui reprochaient souvent de choisir des sujets faciles. Mais cela ne l’a pas empêché d’être adulée par un public jeune qui s’identifie aux thèmes qu’elle aborde.
Dans sa chanson «Ma souffrance», de l’album «Brut de Femme» sorti en 2003, elle décrit la souffrance d’une fille battue par son petit ami : «j’avais mal et j’ai rien dit, j’ai eu peur et j’ai souffert. Fermer les yeux, baisser la tête, c’est tout ce que j’ai su faire. L’amour rend aveugle, mais j’ai tout vu».
Ce titre a eu un grand écho. L’artiste a été contactée par Amnesty International pour soutenir la campagne « Femmes » de cette ONG. La rappeuse, qui elle-même était victime de violences, a également reçu une centaine de courriers d’admiratrices. «J’ai reçu énormément de courriers de jeunes filles âgées de 13 ans à 20 ans qui étaient victimes de violences», raconte-t-elle.
La vie n’a jamais été facile pour Diam’s, c’est ce qui explique la rage qu’on retrouve dans ses chansons. Elle est née en 1980 à Nicosie, la capitale de Chypre, d’une mère française et d’un père chypriote. Après la séparation de ses parents, elle se retrouve en France à l’âge de 3 ans. Elle passa son enfance dans le département de l’Essonne à Brunoy puis Massy. Enfant unique élevée par une mère travaillant dans l’événementiel musical, Diam’s découvre le rap avec le premier titre du groupe NTM, « Je rap » (1990) édité sur Rapattitude.
Pour pouvoir exister dans le monde du rap français, réputé pour être trop macho, Diam’s a dû se battre. Et c’est dans la rue où elle a d’abord fait ses premiers pas. En 1994, elle monte son premier groupe en internat avec son ami Fada. En 1995, elle déménage dans la banlieue pavillonnaire d’Orsay. Après avoir fait ses premières armes au sein du groupe Posse, Diam’s intègre le groupe « Instances Glauques» de Bagneux qui se produit surtout dans des fêtes de quartier. Elle y rencontre Yannick avec qui elle monte « Mafia Trece». En 1996, le groupe sort un premier maxi de 4 titres qui connaît un certain succès, où Diam’s apparaît sur deux d’entre eux. C’est à partir de cette époque où elle s’est fait un nom dans le milieu.
«Le rap français a été depuis toujours un rap très engagé. Contrairement au rap américain où il suffit parfois d’enregistrer quelques clips avec plein de nanas pour devenir célèbre. En France, c’est dans la rue où les rappeurs peuvent se faire connaître et non dans les studios», souligne-t-elle.
D’ailleurs, Diam’s se méfie du monde du show-biz. « Un artiste de doit jamais se laisser emporter par le côté business. Jamal Debbouz m’a dit une fois une phrase que je n’oublierai jamais : «Diam’s, tu es une artiste et non un panneau publicitaire», raconte la chanteuse qui entretient des relations très amicales avec l’humoriste.   
Tout comme lui, Diam’s n’hésite pas à donner son avis sur la politique. Elle affiche clairement sa position contre le Front National dans sa chanson «Marine» consacrée à Marine Le Pen et qualifie Nicolas Sarkozy de «facho» dans «Ma France à moi».
Selon certaines rumeurs, elle se serait convertie à l’Islam. Mais elle préfère ne pas parler de ses convictions religieuses. «C’est une partie de ma vie privée qui ne concerne que moi. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je suis une croyante», dit-elle.
Le dernier succès de Diam’s s’intitule «Jeune demoiselle». La rappeuse y raconte l’histoire d’une fille «victime de l’an 2000» tellement désespérée en matière d’amour qu’elle cherche de l’homme de sa vie sur Internet.
Diam’s, elle aussi, n’a pas encore trouvé son « mec mortel ».
Alors messieurs, si vous estimez que vous êtes à la hauteur, vous connaissez l’adresse: [email protected].

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