Culture

Dobet Gnahoré, quand l’Afrique se révèle au Bouregreg

© D.R

La chanteuse ivoirienne Dobet Gnahoré et sa détonante formation ont offert un voyage authentique au œeur du continent noir, lundi 18 mai à la scène Bouregreg. Chant pygmée, mélodies mandingues, rumba congolaise, du ziglibiti ivoirien, bikoutsi camerounais, high-life ghanéen, chœurs zoulous… : le public marocain a pris la diversité des rythmes et la richesse de l’Afrique «dans la figure» et avec joie et délectation. Callebasse, bongos, multiples accessoires rythmiques et percussions typiquement africaines ne sont pas étrangers à Dobet Gnahoré. Et pour cause, celle-ci a hérité de la force des traditions «bété» de son père Boni Gnahoré, maître percussionniste de la compagnie Ki Yi Mbock d’Abidjan, dirigée par Werewere Liking. Et pas que cela, elle a également été membre de  la célèbre compagnie de danse Tché Tché. On comprend donc qu’en plus de son charisme et sa grande présence, elle dispose d’une large panoplie pour transporter le public.
Mais pour leur part, ses musiciens: le bassiste en provenance de l’Ile Maurice, le batteur du Togo, et le guitariste de la France sont tout simplement des virtuoses, à l’image de leur chanteuse. À croire que Dobet Gnahoré a pris l’un des conseils de Tania Maria à la lettre :«Il faut toujours s’entourer de personnes meilleures que soi pour progresser». Dobet semble l’avoir fait cela depuis sa tendre enfance, aussi le résultat époustouflant qu’est son show ne peut être que le résultat de longs moments de travail et de répétitions. Ses chansons  sont faites dans différents dialectes africains: guéré (autre langue de la Côte d’Ivoire, wolof (Sénégal), malinké (Mali), du xosha (Afrique du Sud), du fon (Bénin) et du lingala (Congo). Elles sont introduites de petits textes en français pour en expliquer les thèmes : souci écologique, hommage aux esprits des ancêtres, des sages, les mesonges des politiciens africains, la terre africaine…. La scène Bouregreg a donc honoré son engagement: offrir le meilleur de la scène africaine. D’ailleurs, la veille (17 mai) elle avait accueilli Johnny Clegg le Zoulou blanc. Amadou et Mariam, les autres têtes d’affiche de la soirée du 16 mai, s’y étaient produits devant plus de 22.000 spectateurs.
Les deux artistes maliens ont repris les succès de leur dernier album «Welcome to Mali» et interprété plusieurs titres à messages sur l’exil, l’illusion de la recherche d’un avenir meilleur dans l’eldorado européen ou la corruption politique, notamment avec le titre «Ce n’est pas bon» dont le refrain a été repris en chœur avec le public.
Un autre rendez-vous qui promet est celui du groupe de blues sénégalais NuruKane Et Bayefall Gnawa. Et Mawâzine se poursuit jusqu’au 23 mai et n’a pas fini de nous étonner.

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