Un personnage campant des rôles composés et un réalisateur qui fraie son chemin à pas sûrs. Les études et les témoignages figurant dans l’ouvrage collectif intitulé «Driss Roukhe, l’enfant du pays» ont été unanimes à ressortir ces traits de caractère et la démarche cinématographique de cet artiste comptant déjà plusieurs cordes à son arc. «Qu’est-ce qui pousse un nombre considérable de chercheurs, auteurs, artistes, critiques et journalistes marocains, arabes et étrangers à s’intéresser à la carrière de Driss Roukhe?», s’interroge judicieusement le critique Mohamed Chouika dans la préface du livre conçu en versions française et arabe, étalé sur environ 200 pages chez l’imprimerie papeterie El Watanya à Marrakech. «Si on met l’expérience de cet artiste sur l’axe du temps, on conclut qu’il a pu concrétiser une accumulation diverse au niveau de l’interprétation et la mise en scène théâtrale, cinématographique et télévisuelle», répond Chouika.
Des domaines artistiques que l’acteur meknassi semble maîtriser selon les regards portés par les différents auteurs ayant contribué à l’ouvrage collectif. Une habileté outre une franchise qui lui ont valu une renommée internationale. A ce propos, le journaliste et critique Abdelhak Najib écrit : «La sincérité engage l’être dans son intégralité (…). Driss Roukhe, qu’il joue avec George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon ou dans une pièce de théâtre, tente à chaque sortie créatrice d’aller au bout de cette assertion». Cependant, ces participations aux productions étrangères ne font pas de lui une star comme a dit Ahmed Massaia, universitaire et critique de théâtre. «On ne peut pas encore parler de star au Maroc. Driss Roukhe est désormais un nom qui compte dans le paysage culturel marocain», enchaîne le critique qui prédit un retour indubitable sur les planches. «Je sais que Driss Roukhe finira par revenir au théâtre un jour ou l’autre (…). L’appel du théâtre est irrésistible car Driss Roukhe a la passion du jeu», avance Massaia.
Quant à «l’enfant du pays», c’est Bouchra Malek, journaliste qui semble lui avoir attribué cette appellation. «J’ai toujours apprécié d’appeler Driss par «l’enfant du pays», un titre qu’il porte très bien d’ailleurs, tout simplement parce que je sens qu’il porte la ville de Meknès, non seulement dans son cœur, mais lui procure une grande banderole frontale où c’est écrit «made in Meknès»», renchérit Bouchra Malek qui semble connaître sa sensibilité aux louanges. «Je sais que les hommages appuyés le dérangent et l’ennuient profondément», confie-t-elle. Et puis cette partie de témoignages livrés par d’autres critiques et journalistes qui ne manquent pas d’énumérer les qualités de l’artiste lui ont permis de tisser de bonnes affinités avec ceux-ci. Tel est le cas de l’actrice Latefa Ahrrare qui le prend pour ami, frère et collègue. Driss Roukhe a de quoi être fier !