Du tuba et du piano

C’est dans une salle honorablement remplie que s’est produit, mardi dernier, le duo de tuba et de piano Valérie Lorenzni-Biondi et Gueldyev Beguentch. La composition d’un tuba et d’un piano est extrêmement rare. Les sons produits par le tuba et les accords d’un piano ne portent pas au mariage. Le son rauque, étouffé, par moments tonitruant du tuba n’a en effet rien à voir avec celui d’un piano.
Le tuba est de surcroît un instrument qui a été particulièrement exploité par les compositeurs modernes. Il convient très bien aux effets d’une musique atonale. Ses effets à l’intérieur d’un orchestre sont toujours porteurs d’un sens – une rupture généralement. Jouer du tuba en solo ou en duo relève de la gageure. L’instrument peut agacer l’oreille au bout d’un moment. Ce sont là ses limites probablement ou alors il faudrait que le tubiste soit vraiment hors-pair. Valérie Lorenzini-Biondi a su montrer au public toute l’étendue du pouvoir d’un tuba.
En jouant un concerto de Albinoni (1671-1751), elle a prouvé que cet instrument ne se mésallie pas avec le répertoire classique. Lorenzini-Biondi est au demeurant l’une des rares femmes à jouer du tuba. Elle portait son instrument, lourd, sur ses genoux.
Gueldyev Beguentch a joué par la suite une sonate pour piano de Prokofiev. Il a mis beaucoup d’acharnement et de force dans son jeu.
Malheureusement, l’expression a manqué à cette force pour que le jeu du pianiste ne soit pas seulement une démonstration technique vigoureuse. Ce pianiste a été très applaudi par le public.
Gueldyev Beguentch est professeur au Conservatoire de la Gendarmerie Royale de Rabat.
Valérie Lorenzini-Biondi est professeur d’enseignement musical au Conservatoire de Musique des Forces Royales Air. Ces deux conservatoires possèdent les meilleurs musiciens du pays. Leur collaboration produit des concerts d’une grande qualité. Vivement alors d’autres concerts rassemblant les musiciens de ces deux conservatoires.