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The very best of the Bee gees

 Leur légendaire dégaine d’ados attardés fit longtemps passer les Bee Gees pour des artistes de variété peu crédibles aux oreilles des amateurs de rock pur et dur. Après tout, il n’est qu’à regarder les photos des débuts des Beatles (dont les Bee Gees étaient fans) et des Beach Boys pour se rendre compte que cette explication ne suffit pas. Les coupes de cheveux et l’accoutrement sont les mêmes mais,
et c’est plus grave aux yeux du public d’alors, les Bee Gees semblent totalement hermétiques à la contre- culture naissante. Pourtant, les frères Gibbs fréquentèrent le Swinging London, Hendrix et Lennon ! Même Janis Joplin, la Texane à la voix déchirée, reprit leur ballade "To Love Somebody". En fait, nos Australiens, avec leurs trémolos et leurs harmonies vocales à l’unisson, étaient classiques avant l’heure, à cent lieues de la virilité qui faisait alors les beaux jours du rock : plus Everly Brothers que Deep Purple ! Finalement, c’est un immense plaisir que de réécouter leurs tubes compilés sur ce Very Best Of. Force est de constater que leur soul blanche teintée de folk n’avait pas son pareil sur les ballades. Quant aux grincheux, qu’ils passent leur chemin

The Beatles : One

 Le titre « one » Ce n’est plus seulement une chanson de U2. C’est la compilation ultime de tous les numéros 1 des Beatles. De 1963 à 1970, les meilleures ventes des singles des Fab Four dessinent quelque chose comme une histoire parfaite de la pop music des sixties, de la naïveté géniale de "Love Me Do" aux orchestrations grandioses de "The Long And Winding Road", en passant par le psychédélisme de "Paperback Writer". On laissera les exégètes chipoter sur les libertés prises avec les règles. Pourquoi avoir omis "Strawberry Fields Forever", l’autre face A du single qu’il formait avec "Penny Lane" ? Pourquoi "Something" (sublime ballade par ailleurs) figure-t-elle ici alors qu’elle n’a jamais été numéro 1 des ventes ? Est-ce parce que son auteur, George Harrison, a exigé d’avoir un morceau sur cette fructueuse compilation programmée pour le dernier Noël du millénaire ? Peu importe. Ce que l’on entend ici c’est le juke-box idéal, sans un temps mort, sans une redite. Tous les numéros 1 du premier de tous les groupes.


 Eliott Smith : figure 8

 Elliott Smith a réussi à se créer une identité propre dans le monde encombré de la pop grâce à un son. Blafarde et évanescente, sa musique résonne dans un halo de brume où la voix enveloppe les mélodies. Et l’on découvre un artiste qui ne se livre pas facilement. Sous leurs atours séduisants, ces cordes généreuses, ce piano adroit, ces guitares denses ("Color Bars"), les chansons flottent et se vrillent sur des constructions que n’aurait pas reniées Nick Drake, le légendaire et solidaire chanteur anglais disparu en 1974. Elliott Smith, avec ce quatrième album, met toujours l’accent sur les harmonies vocales ("Pretty Mary K", "Son Of Sam"). Son exigence maniaque de pureté le conduit parfois au dépouillement. "Can’t Make A Sound" fait ainsi penser aux Beatles, par la beauté de cet aveu d’impuissance. Et Elliott Smith livre cette "Figure 8" comme un complément à leur œuvre.


Rufus Wainright : Poses

 Fils de deux légendes méconnues du folk-rock (Loudon Wainwright III et Kate McGarrigle), Rufus Wainwright a commencé par marquer les esprits avec un étonnant premier album d’une force émotionnelle rare à laquelle les arrangements de Van Dyke Parks et Jon Brion n’étaient probablement pas étrangers. Trois ans après, notre homme récidive, épaulé par une équipe de fines gâchettes dont le producteur Pierre Marchand et le bidouilleur Alex Gifford des Propellerheads. Des personnalités que l’on n’attendait pas forcément dans un tel contexte et qui apportent un peu d’oxygène aux chansons du signataire jusque-là essentiellement influencées par le plus classique des songwritings à la Randy Newman. À son folk intimiste, Rufus Wainwright ajoute ici quelques sobres touches d’électronique un tantinet funky.
Moins intimiste donc, Poses ratisse beaucoup plus large – "Shadows" s’avère étonnament groovy ; "California" est une perle pop finement ciselée. C’est toutefois du côté des ballades que cet album risque encore de faire l’unanimité ("The Tower Of Learning" ou "One Man Guy" de papa Wainwright). Magique.

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