Culture

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Kate Bush : Aerial
Sans elle, Björk, Tori Amos, Fiona Apple, Sinéad O’Connor, Allison Goldfrapp ou Stina Nordenstam n’auraient peut-être pas existé. La chanteuse anglaise exceptionnelle repérée par David Gilmour (Pink Floyd) qui n’avait que 17 ans à la parution de The Kick Inside, est l’archétype même de l’artiste rare, un oiseau à la voix de verre dont le moindre bruissement d’aile fascine et suscite les vocations. La créatrice de l’excentrique Babooshka qui a connu un succès planétaire dans les années 80 avant de s’éclipser, n’a rien publié depuis The Red Shoes (1993) et la sortie de Aerial, premier double-album de sa prestigieuse carrière, précédée par celle du single King Of The Mountain, auquel ont collaboré l’ex-Japan Mick Karn, Gary Brooker de Procol Harum, le batteur Stuart Elliott, le percussionniste Bosco D’Oliveira et l’accordéoniste Chris Hall, s’annonce d’ores et déjà comme l’événement de l’automne.
A Sea Of Honey, le premier CD propose sept chansons à la puissance très évocatrice tandis que le second, A Sky Of Honey, est une pièce conceptuelle en neuf parties. Aerial donne également la possibilité d’écouter quelques-unes des dernières parties de cordes arrangées par le regretté Michael Kamen, décédé en octobre 2003, trois semaines après avoir dirigé le London Metropolitan Orchestra sur deux titres.


Cecilia Bartoli : Opera Proibita
De retour après deux ans d’absence, la belle Romaine, Cecilia Bartoli, nous passionnera, tous, encore, avec son nouvel album au concept étonnant. Grâce à Cecilia , nous allons redécouvrir aujourd’hui tout un monde perdu d’arias extraites d’opéras interdits (Opera proibita). Les extraits ici retrouvés, d’Haendel, Scarlatti ou Caldara, ont été mis à l’index par Rome au début du 18e siècle si bien que 8 sont totalement inédits. À cette époque, l’Église avait prohibé les représentations d’opéra et les femmes ne pouvaient en tenir les rôles, si bien que ceux-ci étaient joués par les castrats. Outre l’aspect méritoire de défricheuse,on peut souligner les qualités notoires de la chanteuse: technique impressionnante, puissance interprétative rare, une émotion brute. L’association avec Marc Minkowski, à la réputation d’excellence, fonctionne à merveille.


Robbie Williams : Intensive Care
Il n’arrête jamais. Depuis le début de sa carrière solo, l’enfant terrible de la pop anglaise est sur tous les fronts… musicaux. Pour les besoins de ce huitième album, il a confirmé son association avec Stephen Duffy, petit génie méconnu et songwriter rare. Enregistré à Los Angeles chez Williams, Intensive Care est son hommage à la musique des années 80 (celle de sa jeunesse) et doit tout ou presque à Louise, une chanson de Human League qui lui a servi de référence. Ainsi donc, plusieurs titres de l’album, tels Ghosts ou Spread Your Wings s’articulent autour d’un même thème : les anciens amants qui s’aiment toujours… sur fond de new wave. L’ombre d’Orange Juice ou Prefab Sprout plane également sur Intensive Care, disque certes mélancolique mais qui pétarade lorsque le besoin s’en fait sentir (Tripping, A Place To Crash)


Corneille : Marchands de rêve
Aux sens propre et figuré, Corneille revient de loin. Alors que son premier album avait tout d’un cri du coeur, ce second opus est l’oeuvre d’un artiste qui a mûri et pris le temps de réflexion que sa situation imposait. Élevé au Rwanda et aujourd’hui de nationalité canadienne, il s’est affirmé en tant qu’homme et musicien comme en attestent cette quinzaine de chansons, plutôt intimistes, enregistrées avec son guitariste Andy Dacoulis. À base de guitares tranquilles, les arrangements ne laissent transpirer que peu d’influences, mais Corneille, qui aime autant Stevie Wonder que Jacques Brel, n’hésite pas à faire subtilement référence aux genres qu’il aime, zouk, afro-beat ("Iwacu"), reggae ("Quand on aime tant") ou hip-hop ("Toujours le même"). Son ton est également plus assuré, mais même s’il manie certains mots à des fins ouvertement politiques "(Lettre à la Maison Blanche"), c’est lorsqu’il laisse parler son coeur qu’il est le plus convaincant ("Viens, A vie"). Enfin, comme une porte laissée entrebâillée vers l’avenir, Corneille caresse l’espoir de retourner un jour chez lui ("Sur la tombe de mes gens"), un rêve qui mériterait de devenir sa réalité.

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