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Cat Power : The Greatest
La presse musicale adore Cat Power. Chaque album de la demoiselle provoque un torrent d’éloges et de superlatifs pour son artisanat minimaliste. Elle est devenue, malgré elle, l’égérie d’un folk lo-fi dépouillé pour urbains branchés. Mais face à ses créatures chiffonnées, on hésite parfois entre les frissons et les bâillements.
Le doute s’évapore dès les premières notes de The Greatest, le titre éponyme ouvrant l’album. Une histoire de boxeur à la dérive après s’être vu trop haut, (Asloum, c’est peut-être pour toi) un direct au cœur qui nous fait jeter l’éponge dès le premier round. Le morceau dévoile un univers moins sauvageon où des cordes et un piano osent se frôler.Car pour ce septième album, Chan Marshall (selon son passeport) ne joue plus «à la chatte de gouttière solitaire». La demoiselle a enregistré son septième album à Memphis avec deux musiciens du révérend Al Green. Résultat : ses ballades sortent moins les griffes, se laissent amadouer sans perdre leur charme revêche. The Greatest sent bon le Sud de l’Amérique, ses maisons en bois rongées par les mythes (Johnny Cash, Hank William) et ses odeurs de poulet grillé.
Cat Power est bien la petite dernière d’une Amérique des chemins de traverse où folk et country bordent l’escarpe. A l’écart de quelques modes, Cat Power sert des ballades sans âge. Where is My Love marche avec une canne, The Moon prépare une limonade pour ses petits-enfants. Mais il y a toujours de quoi se dégourdir les jambes avec le pétillant Could We. Quant au splendide Willie, il nous donne envie de la sauver, cette jolie campagnarde et ses chemises trop larges. Par sa langueur communicative, The Greatest manifeste pour une vie au ralenti. Et puis si on finit par bailler sur la fin, c’est de plaisir.


Monkeys : Whatever People Says I’m That’s What I’m Not
Plus besoin de vous présenter : les Arctic Monkeys qui sont considérés par la presse d’outre-Manche comme les sauveurs de l’indie-pop anglaise. Méfiance et prudence à l’égard de ce premier album, qui circulait plus ou moins sous le manteau depuis un bon semestre, s’imposaient, malgré une curiosité pleine de naïveté. L’écoute des 13 titres permet le constat suivant : si Pete Doherty ne s’était pas coincé les narines dans la blanche et s’il avait mis un peu plus de mélodies dans ses manches, il aurait peut-être sonné comme ce Whatever People Says I’m That’s What I’m Not. Un titre ironique mais qui sied parfaitement à l’album : les paroles, un brin « prolo » mais pleines de bon «sens d’estaminet», donnent à l’ensemble légèreté et équilibre. Quoi qu’il en soit, l’auditeur prend un malin plaisir à rire et «gigoter». Mardy Burn, A Certain Romance, When The Sun Goes Down et le fantastique single 5 Minutes With… sont autant de ritournelles pleines de mélodies que d’hommages à la 6 cordes.


PINK : I’m Not Dead
Pink fera son retour en cette année 2006 avec le nouvel album I’m Not Dead, qu’elle décrit comme étant l’album le plus personnel de sa carrière. Elle sera aussi présente en sur grand écran, dans le film d’horreur «Catacombs», où elle interprète son premier véritable rôle au cinéma.


Chris Brokaw : Incredible love
Guitariste aussi émérite que mythique de l’underground américain (il a été un élément prépondérant dans Codeine, Come, Pullman, The New Year, entre autres), Chris Brokaw poursuit sa carrière solo avec un disque de rock mâtiné de pop et de folk bénéficiant d’un songwriting inspiré… Si les premières mesures du titre inaugural évoquent de manière surprenante Un autre monde de Téléphone (en plus aérien, quand même), on se rend très rapidement compte que Jean-Louis Aubert et Louis Bertignac sont absents de cet opus (ouf !) : Chris Brokaw manie sa guitare – électrique ou acoustique – avec un toucher incomparable, alterne les arpèges gracieux et les éclairs saturés, chante d’une voix aussi discrète que poignante, les irréprochables invités Noah Chasin, Kevin Coultas, Dave Curry, Jeff Goddard, Matt Kadane et Jonah Sacks se mettent au diapason du maître d’œuvre et l’album permet de découvrir des compositions variées et captivantes. Tour à tour contemplatifs, rentre dedans, mélancoliques ou énergiques, les morceaux écrits par Chris Brokaw ont l’immense qualité d’arriver à créer une ambiance prenante en quelques instants, de saisir l’auditeur, puis de maintenir, ou une tension qui empêch, à l’attention de décrocher. Ainsi, le voyage musical passe très vite et se fait sans heurts, malgré quelques montagnes russes soniques ; les accès de fièvre punk/rock de viennent naturellement après des ballades folk pop et des titres slow laissant la part belle aux parties instrumentales…

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