L’égyptologue italien Paolo Gallo a annoncé mardi la découverte dans le désert occidental de l’Egypte des restes d’un temple pharaonique montrant « de très beaux reliefs peints », et dont l’étude permettra de mieux connaître le développement des oasis au IVe siècle avant Jésus-Christ. « Aujourd’hui détruit et entièrement recouvert de sable, en plein désert, ce temple, qui avait une vingtaine de mètres de longueur, est situé à 140 km de Siwa (ouest), sur le rivage d’une ancienne oasis abandonnée », a expliqué à l’AFP M. Gallo, de la mission archéologique de l’Université de Turin.
Sur les blocs provenant des parois éboulées « sont représentées en relief peint les divinités majeures du panthéon égyptien », a-t-il précisé. La mission italienne s’efforce actuellement de sauver les plus importants de ces blocs, qui sont menacés par l’érosion des vents violents soufflant constamment dans la région. La partie la plus ancienne du bâtiment sacré fut construite et décorée par le pharaon Nectanébo Ier (380-361 av. J-C), et « grâce aux inscriptions hiéroglyphiques découvertes sur le site, il a été possible d’identifier le nom que portait l’oasis dans l’Antiquité: Imespep », a ajouté M. Gallo. « L’importance historique de la trouvaille est considérable », a-t-il assuré, précisant qu' »aucun monument du pharaon Nectanébo Ier n’était connu jusqu’à présent dans la région de Siwa ».
Cette découverte « révèle la volonté politique de ce souverain de mettre en valeur la zone des oasis occidentales de l’Egypte et d’en améliorer les liaisons caravanières avec la vallée du Nil », a expliqué le chercheur italien. Ce site archéologique est connu des archéologues depuis les années 1920, « mais l’existence de ce temple pharaonique est restée complètement ignorée des savants jusqu’à ces jours derniers », a ajouté M. Gallo.