Culture

Entretien avec Abdenbi El Béniwi, acteur et metteur en scène: «Le théâtre, en tant qu’expérience et activité de rayonnement, a réussi à sortir des oubliettes»

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En marge de sa participation à l’encadrement d’un atelier sur la personnalité et la gestion du réalisateur au centre culturel à Beni Mellal, Abdenbi El Béniwi nous livre ses pensées sur son parcours artistique, ses rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision…

ALM : Qui est Abdenbi El Béniwi ?
Abdenbi El Béniwi : Je suis né à Casablanca en 1979. Depuis mon enfance, ma passion était l’art dramatique. Mais ma famille avait un souhait autre que le domaine artistique. En 2001, j’ai décidé d’intégrer l’Isadac (Institut supérieur d’art dramatique et d’animation culturelle) à Rabat. Lauréat de l’Institut précité en 2005, j’ai eu la chance de participer à 13 épisodes d’une production arabe dont le tournage a été réalisé en Syrie et au Maroc «Moulouk Tawaif» de feu Hatim Ali. J’avais 25 ans à cette époque, ce qui a insufflé une nouvelle dynamique à mon parcours dans la mesure où j’étais sûr et certain que je ne suis pas trompé de parcours et de bon choix. Depuis, j’ai participé à 14 ou 15 œuvres de théâtre soutenues par le ministère de la culture…

Vous avez réalisé un grand succès au niveau du théâtre, du cinéma et de la télévision. Pourquoi défendez-vous l’art dramatique ?
Le théâtre est le plus proche de mon cœur. C’est un laboratoire où le diagnostiqueur améliore et perfectionne son art, en contact avec le public et d’autres genres différents. J’ai intégré la télévision à une époque tardive, c’était en 2013 exactement. Pour moi, le théâtre c’est la vie. D’ailleurs, il y a une grande différence entre le cinéma, la télévision et le théâtre. Quand je suis dans une scène d’exposition, c’est le public qui vient vers moi pour voir la pièce de théâtre. A ce moment j’expose mon art et si ce public voit que mon travail n’a aucune importance, il peut déserter la salle. Mais au niveau de la télévision, c’est moi qui entre aux foyers pour rencontrer les familles. Ainsi, je suis tenu de me conformer et de respecter le côté moral et déontologique car toutes les familles se mettent devant l’écran de la télévision.

Le théâtre, le cinéma et la télévision sont-ils au niveau des aspirations du public ?
Depuis 2010, la situation de l’art dramatique, du septième art et de la télévision a complètement changé. D’énormes progrès ont été réalisés. Le théâtre, en tant qu’expérience et activité de rayonnement, a réussi à sortir du ghetto des oubliettes dans lequel il se morfondait autrefois. Actuellement, on dispose de troupes de théâtre marocaines qui remportent des prix au Maroc et à l’étranger, au Caire, à Carthage… En outre, le nombre des productions au théâtre au cinéma et à la télévision a connu une prolifération considérable qui a donné naissance à une nouvelle génération de jeunes artistes en herbe. Ainsi, nous sommes tenus de protéger et de perpétuer ces acquis tout en conjuguant des efforts considérables afin d’aller de l’avant au niveau du choix des scénarios, des sujets dramatiques… sans oublier de mettre l’accent sur le domaine de la littérature car le théâtre est un genre littéraire avant d’être un spectacle.

Quels sont les rôles que vous aimez jouer ?
Je suis un ingénieur artistique et j’aime d’abord créer des âmes et un plaisir artistique dans une vie qui n’est pas la mienne, c’est l’empreinte artistique. Et quel que soit le personnage que j’incarne, positif ou négatif, je suis obligé de le défendre afin de présenter au public le vrai reflet de la société. Quand on joue un rôle, il faut faire la différence entre l’acteur et le personnage qu’on incarne. Il faut bien comprendre son rôle dans l’histoire en vue d’atteindre le public et d’avoir un impact positif ou négatif sur lui.

Que pourriez-vous dire sur votre participation à «Mon père n’est pas mort», premier long métrage de Adil Fadili ?
Ce film raconte l’histoire d’un enfant, Malik, qui se lance dans une quête pour retrouver son père. Pour moi, la participation à ce film est une consécration qui a encore une fois dynamisé mon parcours artistique. A cette occasion je rends un vibrant hommage à tous les acteurs et actrices de ce film ainsi qu’à son réalisateur.

Quel est selon vous le meilleur acteur?
C’est celui qui sait que sa profession a des horizons illimités. Aussi, est-il tenu d’apprendre toujours pour atteindre la vérité qui est toujours au bout de l’attente pour reprendre l’expression de Roland Barthes. A cette occasion, je me rappelle une parole sage de feu Taieb Seddiki qui a dit «Il est bon de monter mais si vous le faites, ne dépassez pas la mesure de la taille de votre corps car au cas où vous tomberiez, vous resteriez toujours debout».

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