Culture

Entretien avec Amina Chams Eddine, responsable commerciale de Tuftart «Nous mixons dans nos tapis un peu le contemporain avec l’artisanal»

© D.R

Rencontrée à Marrakech carpet fair qui se tient, jusqu’au 7 décembre, en marge de la 7ème Semaine nationale de l’artisanat, la responsable commerciale de Tuftart révèle le concept de cette manufacture. L’occasion pour Amina Chams Eddine de s’exprimer sur l’engouement du consommateur pour le tapis contemporain avec une touche marocaine. Le tout en révélant la fourchette des prix de cette fabrication ainsi que les retombées de la participation à cette foire grandiose.

ALM : Vous participez à Marrakech carpet fair organisée en marge de la 7ème Semaine nationale de l’artisanat. Pourriez-vous nous présenter votre manufacture ?
Amina Chams Eddine : Nous sommes spécialisés en tapis tuftés main et nous faisons du sur-mesure. Donc nous travaillons sur toutes les dimensions. Même, en termes de couleurs, elles peuvent être choisies selon la volonté. Nous faisons aussi des formes de découpes comme des tapis ronds, ovales ainsi que des pièces en formes particulières. Pour information, notre manufacture se trouve à Témara, donc nous sommes fabricants et nous avons une boutique sur Ghandi à Casablanca et une autre à Mahaj Riad à Rabat.

Maintenant qu’en est-il de l’appellation de votre manufacture qui allie également l’art ? Veuillez bien nous l’expliquer…
Alors le tuft, c’est la technique avec laquelle nous travaillons. En fait le tuft, c’est la touffe en français. En d’autres termes, c’est le point d’aiguille sur canevas. Cela veut dire que le canevas du tapis est rempli point par point avec le « hand gun », un pistolet chargé de fil et on commence à remplir le tapis. C’est considéré comme du travail artisanal.
Mais à voir vos tapis, c’est comme des œuvres ou des toiles artistiques. Quel commentaire en faites-vous ?
A vrai dire, nous avons même fait une exposition avec des artistes-peintres marocains comme Mahi Binebine, feu Mohamed Melehi, Mehdi Qotbi, entre autres dont les toiles ont été reprises sur les tapis. Nous les avons produits en collaboration avec les artistes. D’ailleurs ils sont exposés au musée du tapis de Marrakech.

Et quelles sont les matières avec lesquelles vous manufacturez vos tapis ?
En fait, nous faisons une mixture. Les trois matières avec lesquelles nous travaillons c’est de la laine premium de Nouvelle-Zélande. Quant à la soie, elle est végétale, soit de bananier, soit de bambou. La troisième matière étant le jute. Donc nous pouvons soit mixer la laine et la soie, soit travailler chacune à part ou encore allier le jute à la soie ou à la laine.

Parlons un peu du consommateur marocain. S’engoue-t-il vraiment pour vos produits ?
Par rapport à nos produits, nous mixons dans nos tapis un peu le contemporain avec l’artisanal. A vrai dire, nous avons beaucoup de demande pour nos tapis et c’est surtout le sur-mesure qui fait le plus.

Quand même, une certaine catégorie s’intéresse aux tapis d’autres pays comme ceux de l’Iran. Qu’en pensez-vous ?
Il est vrai qu’il y a des préférences. Mais en ce moment, les gens sont plus vers le contemporain avec une touche marocaine. Toutes les maisons se dirigent actuellement vers le moderne. Quant au tapis iranien, c’est la génération de nos parents, grands-parents qui aimaient le tapis persan, en soie. Et c’est devenu une denrée rare surtout les vrais. D’autant plus que c’est hors de prix. Donc les tapis contemporains, c’est une belle alternative.

Alors puisque vous parlez de prix. Quelle serait votre fourchette ?
Pour nous, l’ordre de prix c’est à partir de 1.800 DH. Quant à la fourchette, c’est jusqu’à 5.000 DH le mètre carré si c’est des tapis artistiques. La moyenne est de 3.500 DH le mètre carré pour un mélange de laine et de soie. Et pour 1.800, c’est de la laine rasée unie, mais c’est une très belle sélection de cette matière. En fait, nous sommes positionnés haut de gamme.

Revenons à votre participation à cette foire. Pourriez-vous nous parler de sa visée ?
C’est plus pour toucher les étrangers, faire connaître notre produit à l’étranger. Déjà, notre tapis est connu puisque nous participons toutes les années aux salons.

Cette foire est aussi destinée à des échanges avec des étrangers connaisseurs en la matière. En avez-vous déjà rencontré quelques uns ?
J’en ai rencontré quatre jusqu’à présent. Ils sont impressionnés par rapport à la qualité de travail même pour les autres exposants. Pour répondre à votre question, j’ai rencontré des Italiens, des Canadiens et des Américains, ainsi qu’une Française.

Donc vous vous attendez, après l’événement, qu’il y ait des collaborations ?
Je l’espère. Il y a une dame qui est venue me voir. Elle fait fabriquer ses tapis en Inde, maintenant elle compte attaquer le marché européen. D’après ce qu’elle m’a dit, elle pense, quand elle a vu la qualité, que ce serait mieux de fabriquer au Maroc puis distribuer vers l’Europe, en termes de logistique ce sera plus facile. Donc cela laisse entrevoir une lueur d’espoir pour de futures collaborations!

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