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Entretien avec Hicham Bahloul, acteur : Il faut s’inspirer des grands artistes pour se forger son propre parcours artistique

© D.R

En marge d’une master class qui a été organisée au centre culturel de Beni Mellal autour du théâtre, cinéma et télévision et de la domiciliation de la troupe Orchid au centre susmentionné avec le soutien du ministère de tutelle et du conseil régional de Beni Mellal-Khénifra, l’acteur nous raconte son parcours artistique avec ses réussites et ses déboires. On découvre ainsi les débuts de sa passion, sa réussite et sa grande volonté d’aller de l’avant.

Les détails.

ALM : On dit qu’un artiste qui n’est pas passé par l’Isadac ne dispose pas de grands atouts dans le domaine artistique. Quel est le secret de votre réussite au théâtre, au cinéma et à la télévision ?
Hicham Bahloul : Poursuivre mes études à l’Isadac était mon rêve. C’est la raison pour laquelle j’avais sacrifié la première année en droit à l’Université Cadi Ayyad à Marrakech. Après mes études secondaires à El Jadida, ma première expérience dans le domaine du théâtre était ma participation à une épopée au théâtre municipal d’El Jadida intitulée «L’arbre des ancêtres» avec un grand nombre d’élèves à l’époque. J’ai par la suite participé à d’autres pièces de théâtre où j’ai excellé et remporté des prix bien que nous fussions des élèves poursuivant leurs études dans la branche enseignement authentique. En 1989/1990, nous avons suivi des formations artistiques et j’ai remporté le prix du meilleur acteur.

Et c’est à partir de ce moment-là que ma vraie passion a été déclenchée. J’ai poursuivi mes études en première année de droit à l’Université Cadi Ayyad à Marrakech, mais je me suis rendu compte que j’ai été mal orienté. Par la suite, j’ai décidé de quitter Marrakech et m’inscrire à l’université Hassan II à Casablanca prétextant à mes parents que les études à la ville ocre n’étaient plus au niveau de mes aspirations. Malgré les compétences de nos professeurs universitaires de l’époque, j’ai échoué à mes examens de première année de droit que j’ai sacrifiée. Ainsi, j’avais essayé de convaincre ma famille d’entrer à l’Isadac mais la réponse de ma mère était «Que Dieu ne te donne pas le succès !». A l’examen, j’ai eu de bonnes notes mais je n’ai pas été admis au concours de l’Isadac. J’ai pleuré car mon rêve n’a pas été concrétisé.

A partir de ce moment-là, j’ai commencé à assister à des formations au théâtre universitaire avec Abdellah Chakiri à la Fac de Ain Chock qui était l’organisatrice du Festival international du théâtre universitaire. Bien que l’Isadac ne m’ait pas ouvert ses portes, j’avais une forte personnalité qui m’a permis de triompher de tous les problèmes qui entravaient ma réussite dans le domaine artistique.

Quelles étaient les conséquences de l’accident de la circulation sur votre parcours artistique ?
L’accident de la circulation a eu un impact négatif sur ma mémoire au début car j’ai été dans un état comateux. Après les soins et mon retour de la Omra, j’ai commencé à me rétablir grâce à Dieu. Ayant obternu ma licence, j’ai été embauché dans la ville d’Azilal puis à Beni Mellal à la direction régionale du ministère de la culture. Malgré la gravité de l’accident de la circulation précité, je suis arrivé à m’accrocher à mon parcours artistique qui m’a appris beaucoup de choses grâce à mon opiniâtreté, à mon sérieux et ma volonté de fer.

Quelle est la vraie fonction du théâtre ?
C’est une question philosophique complexe. Le théâtre est une image de la vie, c’est la vie. Nombreux sont les messages que véhicule le théâtre car son objectif est de résoudre les problèmes sociaux, de conseiller le public, de le distraire… Notons que toute pièce de théâtre n’est pas le fruit du hasard ou de l’imaginaire. Chaque pièce s’inspire d’une autre au niveau extratextuel, c’est l’intertextualité du théâtre. Et le vrai acteur c’est celui qui regarde des films, qui assiste à des pièces de théâtre, qui cherche et innove… En somme, il faut s’inspirer des autres grands artistes pour se forger son propre parcours artistique. C’est l’exemple d’un joueur de football qui est obligé d’assister à des matchs pour tirer profit de la manière de jouer des grands joueurs.

Qu’en est-il de Hicham Bahloul l’enfant ?
Hicham Bahloul c’est l’enfant qui a grandi. Et on ne peut pas par exemple jouer le rôle du personnage Baali dans «Hayna» si on ne s’inspire pas des expériences de l’enfance avec ses réussites, ses échecs, ses souvenirs, ses émotions… Et même si je ne suis pas passé par l’Isadac, j’ai joué avec ses lauréats dans un grand nombre de pièces de théâtre et j’ai profité de leurs expériences. J’ai été sacré meilleur acteur par un grand nombre de professeurs pour ne citer que Abdelkarim Barchid, Abdelhak Zerouali… En tant qu’acteur, je suis tenu de bien jouer mon rôle pour satisfaire le public. Car avant d’être acteur j’ai été spectateur et je n’ai jamais aimé qu’on me déçoive sur scène.

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