La jeune réalisatrice nous parle de sa participation au vingt-quatrième Festival national du film (FNF) de Tanger et le sujet principal de son nouveau film «Pour moi», qui figurait sur la liste des courts métrages en compétition au cours de cet événement cinématographique.
ALM : Que représente pour vous votre participation à cette vingt-quatrième édition ?
Intissar El Azhari : «Pour moi» est mon premier film et ma première expérience cinématographique avec On Set Productions. C’est un honneur et une grande chance pour moi de prendre part à la vingt-quatrième édition du FNT de Tanger à travers ce film qui était sélectionné parmi la liste des courts métrages en compétition. «Pour moi» a déjà participé dans plusieurs événements cinématographiques organisés au Maroc et à l’étranger. Je suis venue, en tant qu’étudiante de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel et du cinéma (ISMAC), deux fois pour voir des projections et des discussions de films programmées dans le cadre de ce festival. J’y reviens pour la troisième fois et avec mon film en sélection officielle.
Qu’est-ce qui vous a inspiré sur le sujet de votre film ?
Le sujet du film tourne autour de la réconciliation avec soi et la recherche de la paix interne. En fait, il est tiré de l’histoire vraie d’une femme que je connais dans la réalité. C’est une Neggafa de métier, la quarantaine et toujours célibataire, qui a paré et a habillé toutes les mariées de mon village natal: mes sœurs, mes cousines, mes voisines, … Cette Neggafa m’a beaucoup marquée, c’est pourquoi son histoire m’a donné l’idée d’un film. Au cours de l’écriture du scénario de «Pour moi», j’ai créé, en plus du rôle principal de Leila, plusieurs autres personnages secondaires dans l’histoire du film. Ils sont également inspirés des femmes que j’ai rencontrées dans le salon de la Neggafa ou de mon proche entourage.
Pourquoi avez-vous choisi la ville de Rabat au lieu de votre village natal Aït Attab pour le lieu de tournage de «Pour moi» ?
L’idée du film m’est venue de la personne de la Neggafa que je connais. Mais le film dans sa globalité ne parle pas seulement d’elle. Le nombre de fois où je suis venue à Rabat ou le temps que j’ai passé dans cette ville, a changé quelque chose dans l’histoire du film. Au lieu de nous déplacer dans mon village natal, j’ai essayé pendant le tournage de créer quelques lieux comme le salon de la Neggafa.
Envisagez-vous de traiter des sujets autour de la femme marocaine, tels que le célibat féminin abordé en quelque sorte par «Pour moi» ?
Mon objectif premier n’était pas de réaliser un film pour la femme, mais d’être fait par une femme. J’étais sûre et convaincue qu’il va être fait avec beaucoup de délicatesse et douceur d’une femme réalisatrice. J’ai déjà des idées en tête pour mon prochain film. Je vais me lancer dans l’écriture du scénario et pourquoi pas sa mise en scène et sa sortie pour l’année prochaine.