ALM : Vous allez animer une soirée en compagnie de la clique à Ajel oua Foulane ce vendredi au théâtre Mohammed V à Rabat, même si ce n’est pas votre style d’humour ?
Hassan El Fad : En fait, j’avais donné mon accord de principe lorsqu’on m’a demandé au départ d’animer cette soirée avec les autres artistes. Cependant, il y a eu des changements, je ne pouvais pas être présent à cette soirée pour une question de planning. J’ai avisé la direction du théâtre. Mais cette dernière s’est basée sur le fax initial pour publier son programme. Ils ont oublié de corriger le programme initial et d’y apporter les changements. Concernant le style de ces humoristes qui est certes différent du mien, ce n’est pas la raison pour laquelle je suis absent de ce show. Je pense que la différence est une bonne chose étant donné que cela enrichit le spectacle. Le public aime ça et c’est tant mieux. Mon absence est due tout simplement, et je le répète, à une question d’agenda.
En tant qu’humoriste, comment se porte le rire au Maroc ?
Je pense qu’aujourd’hui, la situation du rire est en train de changer, de s’améliorer. On assiste à une émergence d’une nouvelle forme de rire incarnée par une nouvelle génération d’humoristes. Les nuances sont en train de se diversifier. Ce qui a créé une adhésion d’une large frange de la population. La réaction du public s’annonce de plus en plus positive. Ce changement de l’humour est à double vitesse. À un certain moment, le rire rural était très dominant, aujourd’hui, il a été rattrapé par un certain humour que l’on peut qualifier de citadin. Cette situation a donné naissance à cette nuance dont je parlais plus en haut.
À un certain moment, la scène théâtrale était submergée de spectacles de ce rire «rural», quelle est votre réaction à ce constat ?
Cet humour que l’on a tendance à qualifier de populiste est le plus fédérateur. Je pense qu’il ne faut guère le dénigrer à tort puisqu’il a sa propre place. C’est un humour qui a un public malgré ce que l’on peut penser de lui. Les gôuts diffèrent et il faut les respecter.
Est-ce difficile de faire rire au Maroc ?
Je ne suis pas sociologue, mais mon expérience me permet de déclarer que le récepteur est aujourd’hui de plus en plus susceptible. Avant, on était libre de faire rire. Aujourd’hui, c’est différent, on ressent une certaine hypersensibilité du recevoir. Cela peut paraître contradictoire mais c’est la réalité. On remarque une certaine paranoia qui entoure les valeurs de la société. Le spectateur essaye de vous interpréter et d’intellectualiser votre humour.
Quels sont vos projets actuellement ?
Mon spectacle Dr Ghlala continue son chemin. Je viens de recevoir plusieurs commandes privées et publiques pour organiser des shows un peu partout au Maroc et à l’étranger. C’est un spectacle qui, grâce à Dieu, fonctionne assez bien.
Je m’apprête à préparer mon prochain «one man show » qui sera présenté, si tout va bien, en 2007. Sinon, je lis des scénarios de films qu’on me propose et j’organise des séminaires de temps en temps.