Les grandes villes américaines, toutes entièrement dédiées à la voiture mais confrontées à la pollution et aux embouteillages, tentent de trouver des solutions écologiques pour se déplacer, dont le système de vélos partagés qui rencontre actuellement un franc succès à Paris.
La capitale fédérale Washington devrait être la première à proposer une offre de deux roues disponibles en plusieurs points de la ville à des adhérents, après avoir conclu un accord avec le géant de la publicité Clear Channel Outdoor.
Sur la côte ouest, San Francisco a aussi passé un marché avec Clear Channel, tandis que d’autres villes comme New York, Chicago et Portland (Oregon, nord-ouest) étudient ces systèmes ayant fleuri dans plusieurs villes européennes au cours des dernières années.
«Il y a beaucoup d’intérêt aux Etats-Unis (pour ce type de projet) et 2008 va être une année importante pour les projets liés au vélo», assure Paul DeMaio, un consultant pour plusieurs municipalités.
Ce spécialiste affirme que le programme Vélib lancé à Paris a attiré l’attention sur la solution vélo et suscité l’intérêt dans de nombreux pays, de Montréal à Pékin.
Jim Sebastian, chargé des questions relatives aux piétons et aux cyclistes au service des transports de Washington, affirme que la capitale américaine étudie l’option des vélos partagés depuis plusieurs années.
Environ 120 vélos seront mis à disposition dans un premier temps dans dix lieux différents de la ville. Mais les détails du projet tels que le coût et les modalités d’adhésion doivent encore être annoncés. La date de lancement n’est-elle aussi pas fixée, mais devrait se situer autour de mars ou avril 2008, selon M. Sebastian.
«Un de nos objectifs est de fournir autant d’options pour se déplacer que possible et de réduire le niveau d’encombrement, notamment dans le centre», explique-t-il.
Martina Schmidt, responsable chez Clear Channel, indique que sa société est en train de mettre en place des projets à Washington et à San Francisco sur le modèle de ceux existant à Barcelone, Stockholm, Oslo ou Rennes (France).
La dirigeante précise que Clear Channel va utiliser un modèle de vélo «solide» qui peut être adapté pour des personnes de tailles différentes.
il aura aussi une roue avant plus petite le rendant plus maniable et un éclairage automatique pour la nuit. La ville de Chicago étudie elle aussi deux propositions, l’une de la société française JC Decaux, qui gère le système Vélib à Paris, et l’entreprise londonienne OYBike.
«A Chicago, presque 60% des déplacements sont égaux ou inférieurs à environ 5 km, ce qui est une distance adaptée au vélo. Voilà pourquoi nous sommes intéressés», explique Ben Gomberg, le «Monsieur vélo» de la ville. «Avec une attention grandissante à l’égard du réchauffement climatique et un prix de l’essence au-dessus de trois dollars le gallon (3,78 litres), c’est le bon moment pour ce moyen de déplacement», souligne encore Paul Demaio.
L’expert expliquait dans l’un de ces rapports que le système de vélos partagés existe depuis un moment mais que des projets précédents ont échoué parce que les vélos étaient volés ou vandalisés. Selon lui, de nouvelles technologies pour les sécuriser devraient donner aux nouveaux systèmes de meilleures chances de réussite.
• Rob Lever
(AFP)
