Culture

Et si on se filmait sur Internet

© D.R

Où est-ce que les amoureux des vieux dessins animés, comme «Goldorak» (Grandayzar), «La Princesse Sarah» (Sali) et «Tom Sawyer», peuvent-ils visionner gratuitement les épisodes qui ont marqué leur enfance ? Et où pourra-t-on voir le dernier clip de la chanteuse indonésienne Anggun ou encore celui du rockeur britannique Pete Doherty sans dépenser un sou ?
Sur le Net, une seule adresse vient à l’esprit : www.dailymotion.com. Créé en février 2005, par Benjamin Bejbaum et Olivier Poitrey, ce site de partage des vidéos en ligne a connu un succès phénoménal. Selon une récente étude réalisée par Médiamétrie, Dailymotion a été visité par 3 millions d’internautes durant le seul mois de décembre dernier.  Au début, la société avait bénéficié d’un soutien financier de la part d’investisseurs individuels d’un montant de 250.000 euros. En septembre 2006, l’organisation a révélé qu’une levée de fonds auprès de deux fonds d’investissement, Atlas Ventures et Partech International lui a permis de recevoir 7 millions d’euros.
En France, il ne passe pas une semaine sans que la presse ne parle d’un éventuel rachat de Dailymotion. En effet, ce site, dont la popularité ne cesse de monter en flèche, aiguise les appétits. Mais dans un entretien au «Figaro», paru le 22 mars dernier, Benjamin Bejbaum a démenti formellement ces rumeurs.  «Nous ne sommes pas vendeurs. Nous avons mandaté une banque d’affaires, Long Acre, pour gérer les demandes entrantes, mais la liste des candidats à un rachat, récemment divulguée, est loufoque. Nous sommes concentrés sur les produits, les partenariats», a-t-il tranché.  Le secret du triomphe de Dailymotion est dû simplement à son principe qui offre aux internautes la possibilité d’échanger les vidéos. C’est d’ailleurs sur ce même principe, celui du partage, que reposent les fameux logiciels peer-to-peer qui défrayaient la chronique ces dernières années. 
L’inscription à Dailymotion est gratuite. Elle permet à son utilisateur de mettre en ligne ses propres vidéos. Le site est équipé d’un système capable de convertir les différentes séquences postées par les internautes en un format unique compatible avec tous les systèmes d’exploitation existants (Windows, Mac, Lunix…). Il s’agit d’une technologie Flash qui utilise un moteur d’encodage développé en interne.  Suite au succès qu’a connu Dailymotion, les sites Web offrant la possibilité de consulter et de partager des vidéos en ligne ont le vent en poupe. Ils sont de plus en plus nombreux à envahir la Toile. Après la fièvre du «Chat» et de la messagerie instantanée, c’est au tour désormais du boom de la vidéo en ligne.
Devant l’engouement incessant pour ce nouveau créneau, Google et Yahoo n’ont eu d’autres choix que de lancer des sites similaires. La réaction des deux géants du Net n’a, cependant, pas été rapide car leurs prédécesseurs ont déjà marqué leur territoire.
En 2006, YouTube, le leader mondial du partage de vidéos en ligne créé en même temps que Dailymotion, connaissait une fréquentation mensuelle de 30,5 millions de visiteurs uniques contre 9,3 millions pour «Google Video» et de seulement 5,3 millions pour «Yahoo ! Video». En octobre dernier, Google s’est vite rattrapé en lançant une OPA contre YouTube pour doubler Yahoo et Microsoft. Le puissant Google s’est acquis ce site de partage de vidéos pour un montant de 1,6 milliard de dollars en action. Le rachat, qui s’est opéré par échange d’actions, avait provoqué une hausse de l’action Google de 2,02%, donc la somme de 1,65 milliard de dollars a été déjà remboursée avec un léger bénéfice !
Cependant, www.youtube.com s’est récemment retrouvé victime de son succès planétaire. Le site a provoqué une série de polémiques liése au respect de la vie privée.
Au Canada, deux ambulanciers ont été suspendus pour un mois à cause d’une vidéo diffusée sur le portail YouTube les montrant en train de danser au son de la musique rap, alors qu’ils étaient au volant de leur véhicule. Plus grave encore, une vidéo tournant en dérision le roi de la Thaïlande, Bhumibol Adulyadej, a causé la suspension de YouTube dans ce pays. Le ministre thaïlandais des Communications a affirmé que ce portail resterait inaccessible en Thaïlande tant que la séquence jugée insultante pour le souverain n’aura pas été retirée. La vidéo a finalement été supprimée. Les sites de partages de vidéos sont également confrontés à un autre problème, celui du copyright. Les affaires juridiques concernant YouTube se multiplient et pourraient détourner de nombreux groupes de médias des services de Google pour leur publicité sur Internet. C’est ce qui vient de se passer avec le géant des médias Viacom qui réclame actuellement un milliard de dollars de dommages et intérêts à la plate-forme de vidéo pour violation du droit d’auteur. Qui a dit que le Net ne payait pas ?

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