Culture

Exposition de plusieurs artistes marocains au New Museum de New York

© D.R

Au long des cinq étages qui y ont été dédiés, «Here and Elsewhere» a présenté les installations, les photographies, les peintures ou encore les sculptures d’artistes libanais, saoudiens, palestiniens, syriens, égyptiens et marocains. Parmi eux, Bouchra Khalili, originaire de Casablanca, a exposé «The mapping journey project» qu’on pourrait traduire par «voyage à la carte». Sur huit grands écrans sont projetées des vidéos montrant des mappemondes focalisées sur l’Afrique et l’Europe. Sur chacune de ces cartes, huit hommes retracent au feutre et racontent en voix off leurs périples respectifs d’immigration illégale. On suit ainsi le chemin d’un des narrateurs parti de Béni Mellal pour arriver en Suède après être passé par l’Espagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas pour finalement revenir à Alicante. Un autre relie la Somalie à l’Italie et un autre encore tente de se frayer un chemin entre Ramallah et Jérusalem. Profondément intéressée par les migrations au sens large, Bouchra Khalili questionne ici non seulement le phénomène grandissant d’immigration illégale mais aussi et surtout le pouvoir des frontières dans leur définition de la liberté de tout un chacun.
Dans un tout autre registre, le Tétouanais Mohamed Larbi Rahali a présenté «Omri» (ma vie), ou une autobiographie en boîtes d’allumettes. Commencée en 1984, «Omri» prend la forme d’une installation en centaine de milliers de ces petites boîtes si familières et si souvent insignifiantes que l’artiste a utilisées comme base d’expression. Certaines sont peintes, d’autres dessinées, dans d’autres encore il a collé des graines, des plumes, des coquillages, ou des photos. Quelques boîtes font office de toiles sur lesquelles Rahali a calligraphié des mots en miniature, d’autres sont les réceptacles de dominos ou de petits jouets ramassés ici et là.
Passé par l’académie des arts de Tétouan, Mohamed Larbi Rahali a été tapissier, mécanicien bateau, pêcheur mais il est surtout poète, comme en témoigne cette ravissante autobiographie faite de tout petits riens.
Le travail d’Yto Barrada, la photographe tangéroise qu’on ne présente plus, est également exhibé sur les murs du quatrième étage du New Museum on the Bowery, en douze photographies de sa série «Riffs». Commencée en 1999 et terminée en 2011, cette œuvre est un reportage pictural de la ville du détroit, de ses utopies, de ses failles, de ses frustrations,  illustrées par des images de constructions non finies; mais aussi de toute sa beauté et de son lyrisme, comme en témoigne, entre autres, son portrait d’un jeune garçon à la tête couronnée de fleurs des champs.

 New York, Eve Boisanfray

Related Articles

Culture

Un premier concert prévu le 1er mai à Rabat : Lancement de la «Saison Chopin au Maroc»

L’ambassade de la République de Pologne à Rabat annonce le lancement de...

Culture

«Anzu, chat-Fantôme» sort en salles

Le film «Anzu, chat-fantôme», réalisé par Yoko Kuno et Nobuhiro Yamashita arrive...

Culture

Prévue le 22 avril: Présentation de «Liberté d’expression et dérives humaines» à l’UIR de Rabat

Enseigner la liberté d’expression en 2025 exige une réflexion audacieuse sur ses...

Lire votre journal

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux