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Exposition : La nouvelle génération de la bande dessinée arabe s’invite à Rabat

© D.R

Une quarantaine de bédéistes posent leurs regards sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

L’exposition itinérante intitulée «Nouvelle génération, la bande dessinée arabe», fait escale à Rabat et plus précisément à la gare de Rabat Agdal. Organisée par l’Institut français du Maroc, en partenariat avec l’ONCF et la REDAL, cette exposition qui se déroulera jusqu’au 20 décembre présente depuis mars 2019, dans les quatre coins du Maroc, les œuvres d’une quarantaine de bédéistes d’Algérie, d’Égypte, d’Irak, de Jordanie, du Liban, de Libye, du Maroc, de Palestine, de Syrie et de Tunisie. Ces artistes proposent de poser un regard nouveau sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. La bande dessinée arabe a évolué génération après génération, s’est adaptée au goût du public et à des situations politiques contrastées. Dans cette exposition, les auteurs témoignent avec force, humour, acuité et parfois rage de la situation dans leurs pays.

Ils s’inscrivent dans la lignée des «printemps arabes», bien que quelques artistes aient précédé ces changements et les aient annoncés. Certains continuent même d’en témoigner au péril de leurs vies. Depuis près d’une décennie, cette scène effervescente de jeunes auteurs fait bouger les lignes. Ils évoquent le quotidien des grandes villes dans une démarche implicitement politique. Ils explorent les récits de l’intime avec une audace insoupçonnable. Ils expérimentent dans la forme en mêlant la tradition du dessin arabe aux esthétiques des bandes dessinées occidentales, des mangas, du street art…. «Pour nous, il était essentiel de donner à voir l’extraordinaire vitalité de la création du monde arabe en matière de 9ème art. Cette nouvelle bande dessinée surprend par son audace, par la multiplicité de ses influences et par la richesse des thèmes qu’elle aborde.

Thèmes intimes, poétiques, politiques, historiques, sociétaux, elle rend compte et permet de mieux décrypter la nouvelle page qui est en train de s’écrire dans cette région du monde», explique à ce sujet Pierre Lungheretti, directeur général de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image. Une promenade géographique qui emmènera le public des rues du Caire ou de Casablanca aux immeubles de Beyrouth et aux ruelles de Baghdad et lui offrira un aperçu de ce monde foisonnant en lui proposant un point de vue alternatif sur les pays arabes d’aujourd’hui. Ainsi, pour familiariser les enfants avec cette nouvelle production, l’Institut français de Rabat organise une série de visites accompagnées à la gare de Rabat-Agdal à destination des scolaires et du tissu associatif marocain. «Près de mille élèves de collèges et lycées sont concernés par ces médiations. Munis d’un livret pédagogique et ludique, chaque élève découvre l’exposition à la manière d’un jeu de piste.

Le bédéiste marocain Salaheddine Basti les initie à la création de leur propre planche de bande dessinée», indique l’Institut français dans un communiqué. En marge des visites scolaires, 120 enfants du tissu associatif bénéficient d’une journée culturelle résolument singulière qui va les mener vers Tanger, via le TGV Al boraq. Au programme, la visite de l’exposition de la bande dessinée arabe, le transport en TGV accompagné de lunettes de réalité virtuelle et d’activités autour de la bande dessinée, des ateliers contes et breakdance prévus à la gare de Tanger avant le retour à Rabat.

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