Culture

Faouzi Bensaïdi: «J’aime aller vers des univers qui ne sont pas forcément les miens»

© D.R

ALM : Vous avez été sollicité avec 30 cinéastes du monde  pour réaliser un court métrage sur le Mondial 2014, quelle est votre impression ?
 

Faouzi Bensaïdi: Heureux évidemment, car au-delà de toute considération liée à l’égo et l’autosatisfaction, c’est la confiance dans un regard, dans une démarche, dans une idée du cinéma. Il n’est pas facile, tous les jours, quand les valeurs de l’argent, du succès immédiat et de la rentabilité règnent. Il faut continuer à croire et défendre que le cinéma est un art, un langage et de travailler comme un coureur de fond et non pas comme un sprinter. C’est une résistance de tous les instants et une commande comme celle-là confirme un choix, un positionnement sur une carte cinématographique plus large et plus ambitieuse.

Comment avez-vous trouvé l’idée  de réaliser un film ayant pour thématique  la Coupe du monde?

J’aime bien lors des commandes, comme celle-là, aller vers des univers qui ne sont pas forcément les miens. C’est tout l’intérêt de ce type d’exercice. Donc le foot, le sport ne font pas partie de mon quotidien. Je suis plutôt un spectateur, justement, de la Coupe du monde et de quelques grands matches pendant l’année, c’était intéressant pour moi de travailler sur une thématique comme celle-ci.

Vous venez d’achever le tournage de votre court-métrage,  comment s’est-il déroulé?

J’ai repris de fidèles collaborateurs de la production avec Agora films en passant par les techniciens et les comédiens. J’ai aussi pris des jeunes à des postes importants comme l’image et le montage. Ce sont  des retrouvailles et des découvertes où travail et amitié se rencontrent. Et puis on était tous portés par la sympathie que procure ce travail. L’idée de travailler  sur un projet pour la Coupe du monde est agréable. Donc un heureux tournage.

Pourquoi le  titre «Outsiders» ?

Une des contraintes de la collection est que chaque film, chaque histoire doit porter le titre d’une des règles du foot. On était libres de traiter du foot de manière directe ou indirecte ou pas du tout mais l’essentiel est que ce qu’on raconte peut porter de manière logique et justifiée, et non pas juste un caprice, le nom d’une des règles du foot. «Outsiders» car mes personnages sont des marginaux, hors de tout et hors du jeu, «hors jeu» donc.
Dans mon histoire, ils assistent à des matchs auxquels ils ne participent pas, ils sont sur les bords, ils sont là pour d’autres raisons que le jeu. Je ne révèlerais pas plus et laisserais les spectateurs découvrir après.

Fahd Benchemsi, Mohcine Malzi et Fouad Labied sont les vedettes de ce film, pourquoi ce choix ?

Pour deux raisons. D’abord, j’ai repris les trois personnages qu’ils incarnaient dans «Mort à vendre», mon dernier film. Ensuite, ce sont des acteurs que j’aime et que j’avais envie de retrouver avec plaisir. C’est une histoire aux abords d’une autre qui existe déjà, en «hors jeu» aussi n’est-ce pas? Comme si elle se déroulait avant le film ou entre deux séquences…
 

Quelle est votre relation avec le football ?

J’étais très actif jusqu’à l’âge de 16 ou 17 ans, rêvant même d’une carrière, car j’étais capitaine d’équipe dans mon quartier mais je n’étais pas un très bon joueur, loin de là. Mais disons que je gérais bien le groupe, j’organisais entraînements et tournois. Pas loin d’un chef de troupes, ou disons d’un metteur en scène, quelque part.

Quels sont vos projets ?

Mon long-métrage pour lequel on a obtenu l’aide du CCM est un projet qui me tient particulièrement à cœur et que j’espère pouvoir mener à bien. Je veux monter un spectacle de Shakespeare en dialecte marocain. On a déjà travaillé dans un atelier pendant 4 semaines à l’école de cinéma de Marrakech ESAV, avec des comédiens et des danseurs. Cette recherche était passionnante, je vais la poursuivre. J’aimerais donner la première cet automne.

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