Culture

Fathallah Lamghari : «On nous surnomme les autres»

ALM : Vous vous êtes éloigné pendant quelques années de la scène artistique. Pourquoi cette absence ?
Fathallah Lamghari : Je suis toujours présent sur la scène, mais comme la majorité des artistes marocains, je ne suis pas très sollicité dans les grands événements artistiques. Malheureusement dans ce genre de festivité, la priorité est accordée aux artistes étrangers. Les Marocains sont déconsidérés dans leur propre pays. D’ailleurs, certains médias, les surnomment «les autres». Sans parler des rémunérations qui sont insignifiantes par rapport aux sommes colossales attribuées aux chanteurs d’autres nationalités. Alors que valent 5 millions de centimes pour un Marocain face à 150 millions offerts à un chanteur égyptien, libanais ou autre. C’est désolant n’est-ce pas? Et ce genre de discrimination commence à se banaliser. Mais, rien ne pourra nuire à notre riche carrière. En dépit du comportement de quelques organisateurs, nous manifestons une grande volonté pour promouvoir notre patrimoine artistique. C’est pour cette raison qu’on reste ouvert à toute éventuelle proposition. La preuve, après huit ans du déroulement de Mawâzine, lorsqu’on m’a appelé, j’ai répondu présent.

Votre concert était prévu au même moment que celui de Warda. Est-ce-que cela ne vous a pas importuné ?
Vous savez, ce qui m’a dérangé le plus, c’est que mon concert n’a pas été assez médiatisé. Peut-être de peur que je rafle le public de Warda ou bien pour d’autres raisons (rires). Mais, il faut noter que mon public m’est fidèle. Même sans promotion médiatique, personne ne me privera de mon public, et personne ne brisera la confiance établie entre nous. D’ailleurs, ils étaient nombreux à y assister. Les jeunes ont chanté en chœur mon répertoire. Ce fut un succès.

Que pensez-vous du projet du fonds de soutien de la chanson marocaine qui est en cours de concrétisation ?
Même s’il vient un peu tard, ce projet reste une bonne initiative. Mais une question qui se pose : Pourquoi sommes-nous obligés de concourir avec des débutants? Nous les pionniers, il faut nous évaluer pour ce qu’on est et non pour ce qu’on fait. Nous n’avons pas besoin de commission pour nous juger.

Selon vous, la chanson marocaine reprendra-t-elle ses lettres de noblesse ?
Écoutez, la chanson marocaine existe et existera. Ce qui désole, c’est qu’il n’y a pas de stratégie pour encourager les productions nationales. Au lieu d’inciter les jeunes à promouvoir la chanson marocaine, on les envoie promouvoir leur nom au Moyen-orient à travers des chansons orientales. Avant ce n’était pas le cas. À titre d’exemple quand j’ai collaboré avec Latifa Raafat, elle n’était qu’à son début et pourtant la chanson «Ana fi âarek ya ima» est jusqu’à présent un succès. De même pour Naïma Samih dans «âla ghafla». Les chansons égyptiennes de Samira Bensaid n’atteindront jamais le succès de «Yemken fayet li cheftek». Le problème réside dans la structuration de la scène artistique.  Je veux bien faire des chansons pour les nouveaux talents, mais dans la mesure où cette collaboration soit régie par un cadre professionnel qui assurera le droit de toutes les parties-prenantes.

Avez-vous des projets en perspective ?
Je prépare de nouvelles chansons.
On me rendra également hommage prochainement au Festival de Volubilis. J’espère qu’il sera à la hauteur.

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