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Fatima Mazmouz met à l’honneur les femmes résistantes

© D.R

Elle présente sa nouvelle pièce «Filanthropia» au Frac Centre-Val de Loire à Orléans

La photographe, vidéaste et historienne d’art Fatima Mazmouz dévoile sa nouvelle pièce intitulée «Filanthropia», conçue dans le cadre de l’exposition «Alger Archipel des Libertés», prévue jusqu’au 2 janvier 2022, au Frac Centre-Val de Loire à Orléans. Cette artiste multidisciplinaire engagée présente, aux côtés d’une quinzaine d’artistes, un totem aux douze visages de militantes anticolonialistes et féministes dessinées au fil rouge. «L’exposition prend pour point de départ Alger, comme terre d’accueil et de réseaux de résistance.

En ce qui me concerne, je me suis concentrée sur la part amnésique de l’Histoire qui a évincé les femmes et leurs implications décisives dans les luttes», explique à ce sujet l’artiste. Il faut dire que son travail s’intéresse à trois résistantes : Djamila Boupacha, Zohra Drift et Djamila Bouhired, dont le procès et la lutte furent portés par Simone de Beauvoir et Gisèle Halimi qui sont aussi représentées sur son totem. Selon elle, cette pièce c’était d’abord «pouvoir mettre un visage sur ces combats et faire sortir ces femmes de l’oubli».

L’artiste s’est également intéressée à d’autres figures, en l’occurrence Kathleen Cleaver qui s’est installée à Alger en 1969 pour y baser la branche internationale des Black Panthère Party. De même, elle est partie à la rencontre d’autres résistantes africaines qui ont œuvré pour la liberté de leur peuple à l’instar de Gisèle Rabensahala, Funmilayo Ransome Kuti, Bchira ben M’Rad, M’Balia Camara, Marie Sery Kore, Albertina Sizulu Nontsikelelo. Pour Fatima Mazmouz, «Filanthropia est un travail inachevé dont l’objet est de former in fine «une forêt de résistantes»». Connue sur la scène par ses recherches, la diversité de ses pratiques et de ses approches, Fatima Mazmouz interroge le genre, le corps, l’immigration, et les stéréotypes qui les accompagnent. Elle explore également la discrimination, le féminisme, le post-colonial, la mémoire et la réécriture de l’Histoire.

À partir de 2013, «Le corps magique» de la grossesse ainsi que le travail autour des différentes pratiques secrètes des avortements clandestins amène l’artiste à aborder la question de la transmission dans le milieu vernaculaire féminin. Depuis 2014, Fatima Mazmouz analyse les rouages au cœur de la mécanique du «corps colonial» à travers le projet Casablanca, mon amour (Dar el Beida, Hobe…), scrutant ainsi le ventre de la ville sous ses facettes les plus singulières.

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A propos de l’exposition «Alger, archipel des libertés»

Cette exposition jette un pont entre plusieurs périodes révolutionnaires qu’a connues et connaît jusqu’alors le continent africain. Elle réunira une quinzaine d’artistes dont les réflexions puisent dans les mémoires des luttes africaines, de même qu’elle raconte des trajectoires révolutionnaires iconiques et méconnues, fabrique des récits intimes et collectifs, tant historiques que fictionnels.

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