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Fatima Zohra El Filali: «Nous avons consacré un grand événement à la Melhfa»

© D.R

Entretien avec Fatima Zohra El Filali, styliste

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Franc succès pour la 1ère édition du Sahara Fashion Show. La Melhfa, tenue traditionnelle sahraouie, a été à l’honneur le 10 juin dernier à Rabat. Par son élégance, ses beaux motifs, son drapé et ses couleurs flamboyantes, une collection de Melhfa a été dévoilée lors d’un défilé grandiose. Cet événement a été initié par Asmaa El Alaoui et Fatima Zohra El Filali, originaires et grandes passionnées du Sahara. Retour sur les moments forts de cet événement ainsi que sur la valeur culturelle de la Melhfa avec Fatima Zohra El filali…

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ALM : Tout d’abord, comment avez-vous eu l’idée d’organiser la première édition du Sahara Fashion Show?

Fatima Zohra El filali : C’est une idée qu’on a depuis 2013-2014. Ma cousine Asmaa El Alaoui et moi voulions au début organiser un défilé-exposition  de Melhfa pour faire connaître la culture sahraouie et présenter des produits de terroir. Ma cousine est une experte de l’habit sahraoui et spécialiste en développement territoriale et moi je suis styliste et passionnée par notre culture. C’est ainsi que nous avons décidé de transmettre au monde entier notre fierté, nos valeurs et  surtout rendre la Melhfa accessible à quiconque qui s’y intéresserait. C’est aussi une  manière de rendre hommage à la culture, à la femme et à l’habit sahraoui en le développant vers les critères de la haute couture.

En fait, pour la plupart des gens, la Melhfa est juste un bout de tissu qu’on roule élégamment sur le corps. Mais lors du défilé, nous avons remarqué des Melhfa habillées et revisitées avec des pantalons joliment portés. Est-ce que c’est votre propre création ?

Dans ce défilé, on n’a pas laissé la Melhfa sous forme de tissu de 4 et demi. On  a essayé de lui ajouter des apprêtages, des broderies, du perlage. On a essayé de la mettre en valeur en ajoutant notre touche personnelle. Généralement, quand on pense à l’habit marocain, on pense automatiquement au caftan, or, la Melhfa l’est aussi et c’est pour cela qu’on l’a mise en valeur.

La femme sahraouie est connue pour son élégance. Quels sont les critères pour choisir une belle Melhfa?

Tout comme le caftan et la djellaba, tout dépend des conditions et de l’événement où on va la porter.  Il y a la Melhfa qu’on appelle Gaz, c’est une Melhfa qui n’est pas chère, qui est pratique comme  la djellaba qu’on porte pour faire des courses, pour aller au travail ou qu’on porte tous les jours. Après, il y a la Melhfa Chegga qui est traditionnelle. Son tissage est en coton traditionnel et elle est souvent importée de Mauritanie. C’est une Melhfa qu’on porte pour des occasions ou des invitations. Puis,  il y a la Melhfa  pour les soirées et les festivités. Elle est généralement en soie. Elle est importée de grandes maisons de couture comme Roberto Cavalli, Dior et Channel, son prix est généralement un peu élevé.

Lors du défilé nous avons aussi remarqué de beaux bijoux…

Ce sont des bijoux que porte généralement  la mariée ou  la fiancée sahraouie. Il s’agit des gros bijoux qui ont une grande valeur. Ils sont  tissés mains avec des perles sahraouies comme le Kherz et le loubane

Vous avez organisé et participé à plusieurs défilés mais celui-là est une première au Maroc. Quel  a été votre sentiment en présentant votre collection ?

Cela fait 8 ans que je suis dans le caftan marocain, dans la haute couture et dans le stylisme.  En début de l’année, j’ai fait un shooting caftan à inspiration sahraouie avec Leila Haddioui. Ce shooting a fait un très grand buzz, c’était un défilé de 7 tenues autour de la thématique sahraouie.  J’ai aussi participé à plusieurs défilés mais cet événement est très spécial pour moi. C’est une première au Maroc et grâce à Dieu il a connu un grand succès, tout le monde en parle. C’est une fierté pour Asmaa et pour moi. On a réussi à consacrer à la Melhfa un grand événement. Lors du défilé nous avons été surprises du nombre de personnes présentes, il y avait des ambassadeurs, des ministres et des personnalités importantes. Nous avons été surpassées par le nombre d’invités, ce qui prouve que l’évènement a dû beaucoup plaire aux gens

Pourquoi le choix de Rabat ?

On a voulu  rapprocher la Melhfa et la développer dans les modèles de la haute couture mais surtout la démocratiser et la vulgariser pour qu’une femme marocaine de n’importe quelle ville puisse la porter. Si on l’avait fait à Laayoune, l’événement aurait été uniquement pour la femme sahraouie et ce n’est pas du tout ce qu’on veut.

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