Allez, ne soyons pas trop regardant juste au dernier Travelling avant de cadenasser une fenêtre ouverte sur le monde grâce à ALM. Le 8 mars est là. Encore un jour où les femmes seront fêtées et honorées. S’il y avait aussi un jour pour fêter les hommes, cette chronique n’aurait pas eu lieu d’être. Mais, en dehors de la fête des pères, les hommes ne figurent pratiquement pas sur le calendrier des commémorations universelles.
C’est vrai que « la journée mondiale de l’homme » sonne un peu faux. Vous imaginez – à la limite du ridicule – tous les machos du monde monteraient sur leurs chevaux (aucun jeu de mot ), friseront leurs énormes moustaches et se gargariseront de tout le pouvoir que cette journée de sacre leur confère de plus. Les autres, c’est-à-dire les moins machos, rêveront à dominer leur libido et à endosser l’armature des grands séducteurs, type Don Quichotte de la Mancha. Mais bon, heureusement que la chose ne se soit pas faite. En attendant, les femmes jubilent. Le 8 mars est une sorte de revanche. S’il y a une chose qu’elles ont réussi à arracher aux moustachus, c’est bien cette journée. Une sorte d’équilibre aussi qui permet aux femmes de revendiquer leurs spécificités.
Et les journées mondiales qu’on célèbre tout au long du calendrier grégorien servent aussi à cela : attirer l’attention de ce citoyen du monde sur telle ou telle spécificité. Tenez, il y a l’environnement, le sida, la terre, l’eau, les timbres-poste, la musique, le patrimoine, le cinéma, la voiture et tant d’autres. Dans le genre humain, on aligne aussi trois fêtes : les enfants, les handicapés et les femmes. La même ligue qui englobe les trois. D’ailleurs beaucoup de machos font l’économie de l’addition puisque pour eux une femme est foncièrement immature comme peuvent l’être les gamins et les handicapées puisqu’elle a des cases en moins. En fait, les femmes, grosso modo, ne sont pas regardantes. On penserait même qu’elles s’en fichent un peu. Ce que les machos pensent d’elles n’est plus un problème. Elles arrivent à transcender le mépris, l’indifférence, l’injustice, le harcèlement et le regard lourd de sens qu’elles essuient à longueur de journée. Les femmes, les Marocaines, toutes, sont des battantes. Qu’elles soient au foyer, à l’usine, à la rue, dans les salons feutrés ou les bureaux cagibi des administrations, les Marocaines, donc, puisent dans une énergie insoupçonnable, la force nécessaire à la vie, à la survie.
Et dans ce sens, qu’elles soient alignées sur la case enfants et handicapés les honore et les gratifie. Cela leur confère simplement un autre statut : celui d’une citoyenne à part et à part entière. Cela relève de la dignité humaine. Et d’ailleurs, sans les femmes, les enfants et les handicapés seraient une sous-catégorie humaine. Comme quoi, les hasards de l’alignement des fêtes universelles relèvent, elles aussi, du miracle. À toutes, bon 8 mars.