Festival de Cannes : L’Italie, l’Iran et le Maroc distingués

"La meglio gioventu" (La meilleure jeunesse) de l’Italien Marco Tullio Giordana, un film marathon de plus de six heures, a reçu samedi le Prix “Un Certain Regard-Altadis”, décerné par un jury, présidé par le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako, secondé par l’actrice-réalisatrice québecoise Carole Laure. Ce film produit pour la télévision est une grande fresque racontant l’histoire d’une famille italienne de la fin des années 60 à aujourd’hui. Le récit tourne autour de deux frères, Nicola et Matteo. "La Meglio gioventu" est le titre d’un recueil de poèmes en frioulan de Pasolini, mais aussi d’une vieille chanson de chasseurs alpins italiens.
Le prix du jury a été attribué à "Sang et or" (Talaye sorgh) de l’Iranien Jafar Pahani, qui avait obtenu à Cannes le prix de la Caméra d’or, il y a huit ans, avec son premier film, "Le ballon blanc". Ce prix, a déclaré Abderrahame Sissako, "témoigne de la profondeur de ce film, fort et important". Jafar Panahi a reçu une lettre du ministère de la Culture lui enjoignant de couper au moins dix scènes de "Sang et or", a-t-on annoncé de Téhéran. Le réalisateur n’a cependant "pas l’intention de couper une seule image" de son film. Commencé sur un meurtre et terminé sur un suicide, "Sang et or" est l’histoire d’un livreur de pizza, qui va et vient entre les quartiers populaires et les appartements luxueux des nouveaux riches, victime de l’injustice et de l’inégalité sociale. Le "prix du premier regard" a été décerné à "Mille mois", premier long métrage du Marocain Faouzi Bensaïdi. Dix-neuf films représentant 14 nationalités figuraient dans cette section officielle, ouverte par le Français Arnaud Desplechin avec "En jouant «Dans la compagnie des hommes» et clôturée samedi par "Sang et or".