La 7ème édition du Festival de Fès de la culture soufie qui s’est ouverte samedi dernier sous le signe «Nourritures spirituelles: Soufisme et créativité» se poursuit jusqu’au 20 avril. C’est sous le chêne pluri-centenaire du musée Al-Batha que soufis de cœur, intellectuels raisonnés ou festivaliers, tout simplement, se retrouveront pour différents débats mais également concerts qui rythmeront cette 7ème édition, toujours présidée par Faouzi Skalli. Ce dernier a d’ailleurs déclaré: «La dimension spirituelle, lorsqu’elle existe, n’est aucunement contradictoire avec d’autres dimensions de l’art, de la culture, de la pensée ou de la société qu’elle peut irriguer et nourrir. Lorsqu’on s’achemine vers l’amenuisement de cette dimension spirituelle, ceci a pour conséquence de vider le sens religieux de sa véritable substance et de lui substituer une idéologie sociale et politique qui l’éloigne ou le dévoie de sa finalité». Parmi les invités cette année, l’universitaire et spécialiste en soufisme, Abdellah Ouazzani, qui revient sur la puissance et la justesse du soufisme en se basant sur la thématique centrale de cette édition. En effet, pour le spécialiste du soufisme l’aspect du comportement et l’amour de l’autre et celui lié au chemin de la foi sont indissociables.
Autre témoignage, cette fois de l’écrivain et poète tunisien Abdelwahab Meddeb, pour qui le soufisme permet de mettre en place des structures ouvertes et une véritable stratégie de l’altérité alors qu’il déplore l’instrumentalisation de l’Islam et la destruction des symboles soufis. Pour Saida Bennani, connue pour ses travaux sur l’œuvre de Mohamed Iqbal, poète et philosophe influent du 20ème siècle, le soufisme est tout simplement l’importance du dialogue, l’écoute de l’autre, la recherche d’un terrain d’entente et d’une langue universellement compréhensible.
Pour ce qui est de la programmation musicale, des groupes comme Zaman Al Wasl, Squalliya ou encore Qadiriya Boutchichia animeront des concerts durant toute la période du festival. Pour cette édition, les organisateurs ont décidé de dédier la journée de clôture à Zakia Zouanat, qui a laissé derrière elle l’ouvrage «Le Royaume des Saints».