Évènement
La 27ème édition du Festival des musiques sacrées du monde de Fès célèbre l’Esprit d’Al Andalus du 15 au 23 septembre 2023. Cette édition offrira une programmation diversifiée entraînant les spectateurs à la rencontre d’univers aussi variés.
La ville spirituelle Fès se prépare à accueillir son Festival des musiques sacrées du monde prévu pour sa 27ème édition du 15 au 23 septembre 2023. Placée cette année sous le thème «La Quête de l’Esprit d’Al Andalus», cette manifestation portée par la Fondation Esprit de Fès offrira une programmation haute en couleur. Elle promet de grands temps forts à travers des lieux magiques de la cité millénaire. «L’Espagne est à l’honneur de cette 27ème édition dont la programmation illustrera notamment les liens historiques et pérennes qui lient la péninsule et le Maroc à travers des spectacles et fusions d’artistes des deux pays», indiquent les organisateurs.
«Zyriab et la cinquième corde» ouvre le bal
C’est sur l’esplanade de Bab Makina, ancienne porte monumentale du Palais Royal, que se tiendra, vendredi 15 septembre, la traditionnelle création d’ouverture : «Zyriab et la cinquième corde», évocation du poète et musicien mythique de l’épopée andalouse, Abou Al-Hassan Ali Ibn Nâfi, dit «Zyriab». Porté par une scénographique spectaculaire et des projections de lumière, ce voyage aux sources d’inspiration de la musique andalouse réunira des artistes venus d’Ouzbékistan, d’Iran, de Syrie, d’Inde, d’Espagne, d’Egypte, d’Italie, d’Arménie, de France et du Maroc. C’est aussi sur le même lieu que se produiront, au cours des soirées de fin de semaine les 16 et 17 septembre puis les 21, 22 et 23 septembre, les principales «têtes d’affiche» du Festival. Parmi lesquelles : Sami Yusuf, musicien virtuose et compositeur inspiré par la culture soufie, qui fait converger les racines musicales de l’Orient vers un dialogue universel. Le public retrouvera l’Andalucia Gitana Marroqui, rencontre du flamenco gitan avec les grandes traditions du Maroc andalou et amazigh. Au programme également le Youth Musicians European Orchestra. Ce groupe interprètera le «Stabat Mater» de Pergolèse, concert conçu avec le soutien de l’Institut culturel italien de Rabat. Les festivaliers découvriront ainsi le Gospel Philarmonic Experience avec l’Ensemble Orchestral Contemporain et le groupe vocal mené par la diva Kim Burrell. Et en clôture, «Yatra – Safar des palais et déserts du Rajasthan aux portes de l’Andalousie» autour du maître de la guitare indienne Vishwa Mohan Bhatt. Parallèlement, trois autres lieux emblématiques de Fès seront animés par un large choix de propositions musicales et d’ambiances rares à différents moments de la journée à l’instar du jardin Jnan Sbil, la synagogue Al-Fassiyine et le palais Dar Tazi.
Une programmation de découvertes
Le festival offre une programmation diversifiée entraînant les spectateurs à la rencontre d’univers aussi variés, en l’occurrence les cantilènes des femmes du Pays d’Oc et leurs chants de prière à Sancta Maria Magdalena, la musique de guérison de la flutiste et chanteuse d’origine syrienne Naissam Jalal, l’étrange rituel cinématographique de Vincent Moon ou les toujours stupéfiantes voix bulgares du Quartet Nedyalko Bedyalkov. Le public aura également rendez-vous avec l’art de la musique classique indienne et de la flûte carnatique de bambou de J. Jayanth ou encore le très poétique spectacle du Franco-Marocain Walid Ben Selim sur le «Lanceur de Dé», texte de Mahmoud Darwich, et bien d’autres. Cinq «Nuits Soufies» sont également programmées à Dar Tazi ou au Jnan Jbil valorisant l’expression des troupes et confréries locales (les 16, 18, 19, 20 et 22 septembre).
Forum de Fès, un espace de débat
Comme chaque année depuis 2001, le volet artistique du Festival des musiques sacrées du monde est complété par la dimension scientifique du Forum de Fès qui s’ouvrira samedi 16 septembre à l’hôtel Palais Médina. «Intellectuels et chercheurs venus d’Espagne et du Maroc échangeront sur les différents aspects et héritages de cette «utopie créatrice» que fut Al Andalus sur les deux axes de son «Universalisme» et de l’«Humanisme» qui peut en découler», expliquent les initiateurs. Par ailleurs, la Fondation Esprit de Fès, en partenariat avec les écoles et les universités Sidi Mohamed Ben Abdallah, l’Université Al Akhawayn, l’Université Euromed de Fès et l’Université privée de Fès offrent un quota d’accès aux spectacles aux étudiants les plus méritants. Autre symbole d’ouverture vers les plus jeunes, une rencontre qui sera organisée entre la Chorale des Enfants de Fès et les artistes de cette édition. Désigné en 2001 par l’ONU comme un événement marquant contribuant au dialogue des civilisations, il dispose par ailleurs du soutien institutionnel de l’Unesco et bénéficie d’un large réseau de soutien à l’international de cet «Esprit de Fès» contribuant au dialogue des civilisations.