Projeté ce dimanche au Festival international du film du Caire, le long-métrage «En attendant Pasolini» , qui représente le Maroc à cette compétition aux côtés de «La beauté éparpillée» de Lahcen Zinoun, raconte l’histoire de Thami. Ce dernier travaillait comme figurant dans les films étrangers tournés dans son village non loin de Ouarzazate. Il devient ami du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini lors du tournage de son film «Oedipe Roi» en 1966. Quarante ans après, une équipe d’Italiens arrive à Ouarzazate pour préparer le tournage d’un film sur la Bible. Thami croit, et fait croire aux villageois, que son ami Pasolini est de retour à Ouarzazate. Tout le village se prépare à cet événement. Daoud Oulad Syad a déclaré, lors d’une conférence tenue à l’issue de la projection de son long-métrage, qu’il a tout au long de sa carrière de cinéaste, caressé le rêve de réaliser un film sur le cinéma et, en particulier, autour des figurants, en s’inspirant des expériences de certains réalisateurs français auteurs de films et documentaires dans ce domaine. Le réalisateur a expliqué que le film relate l’histoire réelle de ce comparse qui a travaillé avec le réalisateur italien Pier Paolo Pasolini, en tournage à Ouarzazate en 1970, et avec lequel le jeune Marocain d’alors s’est lié d’une grande amitié.
Il a ainsi souligné que l’œuvre se veut un hommage à Pasolini, l’un des grands cinéastes dans le monde du cinéma. Oulad Syad a, par ailleurs, mis en exergue l’essor que connaît le 7ème art à Ouarzazate, devenue une destination de prédilection des grands réalisateurs étrangers, ajoutant que les productions cinématographiques contribuent au développement économique de la ville et à la promotion de la formation de techniciens spécialisés, nombreux à choisir ce métier au Maroc. « En attendant Pasolini» a été réalisé en 2007, sur un scénario de Youssef Fadel, et interprété, entre autres, par Mohamed Majd et Mohamed Bastaoui. Mercredi dernier, l’autre film marocain en compétition officielle «La beauté éparpillée» de Lahcen Zinoun, a été projeté. L’histoire du long-métrage, qui se déroule au Maroc de 1913, raconte la vie Oud l’Ward, une jeune fille timide et réservée qui a été enlevée puis vendue par des marchands d’esclaves.
Elle découvre le luth et intègre la riche demeure d’un maître de musique qui décide d’en faire son élève. Outre «En attendant Pasolini» et «La beauté éparpillée», 17 autres films venant de l’Europe, l’Amérique latine, l’Asie et le Monde arabe, concourent pour le grand Prix du festival. Les deux films sont également en lice dans une compétition réservée au film arabe, qui connaît la participation de plusieurs productions représentant cinq pays arabes (Egypte, Algérie, Liban, Syrie et Maroc). Le Festival international du film du Caire veut de rendre hommage, lors de cette édition, au 7ème art marocain à travers la projection de plusieurs films dont «Mémoire en détention» de Jilali Ferhati, «Juanita de Tanger» de Farida Belyazid, «Mille mois» de Faouzi Bensaïdi, «La symphonie marocaine» de Kamal Kamal et «Ici et là» de Mohamed Ismaïl.