Culture

Festival international de danse contemporaine de Marrakech : «On Marche» s’ouvre en «solos»

© D.R

Marrakech vit au pas de la danse contemporaine internationale avec «On Marche». Dédiée cette année à la danse solo, la sixième édition de ce festival s’est ouverte samedi 22 janvier et se poursuit jusqu’au 29 janvier. Le spectacle d’ouverture a confronté la danse contemporaine aux musiciens gnaoua. D’abord à Jamaa El Fna à 16h, puis le soir dans la cour de l’Institut français au cœur de laquelle un plateau à été installé en guise de scène. Des enfants en nombre s’impatientent autour. Les musiciens font face et commencent à jouer, un danseur de la compagnie «Anania» sort de la foule rampant vers la scène, l’arène pour danser seul en face des gnaoua, de la tradition, l’héritage. Sortent et entrent six autres danseurs, trois hommes et trois femmes. Le solo, thématique de cette édition du festival, est-il pour autant rompu? Plusieurs questions se posent. Celle «Des solitudes», comment être seul à plusieurs? Selon Emmanuelle Moreira et Amandine André, critiques qui suivent le festival depuis plusieurs éditions, ce spectacle interroge l’espacement, vivre en communauté les uns avec les autres et aussi les uns sur les autres. On se bouscule, on se pousse, on se dispute, on se serre mais aussi, on se repose sur l’autre, on est porté par l’autre. Comment échapper au communautarisme qui est un enfermement qui laisse peu de place à l’individu et comment échapper à l’individualisme qui laisse les gens seuls et ouvre sur l’égoïsme ?
Taoufiq Izzediou, directeur du festival, dit que «la danse y répond en travaillant sur l’espacement entre les êtres, il faut trouver le juste espacement des corps et ainsi l’imaginaire de chacun augmente la puissance de l’autre et ne l’écrase pas, les solitudes augmentent le réel, le modifient en commun et offrent un monde multiple, ouvert et possible». Par ailleurs selon Izzediou, outre toutes les réflexions autour de l’avenir de l’individu au sein du collectif, cette sixième édition de «On Marche» a privilégié la danse solo parce qu’un retour vers cette forme s’opère de plus en plus dans la scène internationale. Aussi à cause de contraintes des moyens : la tournée de troupes de 8 personnes n’est plus aussi évidente dans le contexte d’une crise économique. Solo, seul, l’est aussi le festival «On Marche» initié par la Compagnie «Anania» depuis 6 ans, dans sa démarche militante et son exigence malgré l’absence d’un vrai soutien financier. «On Marche» est devenu au fil des éditions un événement artistique reconnu qui participe activement au cachet culturel de Marrakech. Au programme de cette édition, figurent des spectacles offerts par des artistes et chorégraphes de renommée tels Omar Rajeh, Hafiz Dhaou et Aïcha M’Barek, Taoufiq Izeddiou, Bernardo Montet, Gaby Saranouffi, Anne-Marie Porras, Agnès Pancrassin, Julia Cima, Asha Thomas, Raphaëlle Delaunay, Claude Magne et Marc Vincent. Sont aussi prévus des spectacles, le vernissage d’une exposition de photos «Panorama On Marche» et la projection d’une série de films dont «On Marche5», réalisé par deux réalisateurs Maud Martin (France) et Rodrigo Gontijo (Brésil), «Beau Travail», réalisé par Claire Denis, et «Les maîtres fous» du réalisateur Jean Rouch. Plusieurs lieux de la cité ocre sont investis lors de cette édition. On cite entre autres, la mythique Place Jamâa El Fna, l’IFM, le théâtre «Dar Takafa» le quartier «Daoudiate», outre la place du 16 Novembre qui devra abriter à l’instar de la précédente édition «La marche des danseurs», mais intitulée cette année «La marche des artistes». Cette édition est organisée en partenariat notamment avec la direction régionale du ministère de la Culture, le service de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France à Rabat, l’Institut français de Marrakech (IFM), le Centre chorégraphique national de Tours et l’Ecole supérieure des arts visuels (ESAV) de Marrakech.

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