Ibrahim Maalouf, le célèbre trompettiste franco-libanais a exprimé son indignation au lendemain de son interpellation à la gare du Nord de Paris pour un signalement "Interpol Positif". Dans une interview accordée au site clique.tv (http://www.clique.tv/ibrahim-maalouf-controles-marrivent-tres-souvent-france-cest-premiere/ ), il a raconté ses péripéties alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Londres pour donner un concert.
« Ils m’ont confisqué mon passeport et m’ont interrogé. J’ai raté deux trains supplémentaires, et annulé toute la journée de promotion que je devais faire à Londres» explique-t-il soulignant que la police n’avait aucune idée de la raison pour laquelle il avait été fiché par Interpol. «Pour eux, c’est juste mon passeport qui n’était plus utilisable et par conséquent je ne peux plus l’utiliser pour voyager». Relâché par la suite et autorisé à prendre place à bord du train, alors muni de sa carte d’identité, Ibrahim Maaalouf ne sera pas au bout de ses peines. Trois agents de la douane lui ont demandé de descendre:
«J’ai refusé et nous avons eu une explication musclée car je n’avais rien à me reprocher. En fait, ils avaient mal pris le fait qu’un article du Parisien, publié quelques minutes plus tôt, relate ma mésaventure en disant que la douane m’avait arrêté, sur la base de ce que j’avais raconté sur mon compte Facebook personnel».
Accusé de diffamation, le musicien explique que les douaniers ont dépassé les limites en me traitant comme un terroriste potentiel devant tout un wagon juste parce qu’un journaliste a écrit par erreur qu’ils m’avaient arrêté: «le pire, c’est que sur mon post Facebook je n’avais absolument pas écrit le mot "douane". Je n’y ai mentionné que la police». Après un échange houleux, il a finalement eu l’autorisation de rester à bord du train et d’embarquer pour Londres.
Bien que le musicien de Jazz dit comprendre «l’ambiance actuelle et le sentiment de peur qui nous habite tous, qui peut – mener à une forme de paranoïa» reproche à Interpol, "de faire un peu de zèle, et de s’engouffrer sur des terrains qui n’ont pas grand sens".
Il déplore aussi le comportement de la douane qu’il a qualifié d’«abus de pouvoir» : « Elle perd son temps à regarder ce qui est publié sur Facebook pour venir faire sortir un passager d’un train qui n’a rien demandé, juste sur la base d’une rumeur ».