Culture

«Fissures», un film sans scénario et sans histoire

© D.R

La 9ème édition du Festival international du film de Marrakech c’est aussi des coups de cœur. Le film marocain «Fissures» de Hicham Ayouch, projeté mardi 8 décembre, en avant-première compte parmi cette catégorie. Un film différent qui vient enrichir l’expérience cinématographique marocaine et révéler de nouveaux visages. Le public marocain découvre ainsi à travers «Fissures», Hicham Ayouch, ce jeune réalisateur qui signe là son deuxième long-métrage. Et pour cela, il a opté pour la liberté. Une liberté dans l’écriture cinématographique, mêlant documentaire et fiction. «J’ai voulu filmer la vie comme si ce n’était pas du cinéma» a-t-il expliqué à ALM. Et de préciser: «On a tourné le film sans scénario, donc sans histoire et sans dialogue. Et il y avait beaucoup d’improvisations à chaque fois et beaucoup de spontanéités».
Dans ce film, on découvre aussi pour la première fois les visages d’Abdesellem Bounouacha, Marcela Moura, Noureddine Denoul, les acteurs principaux. Et ces acteurs sont véritablement de vrais amis, des amis intimes du réalisateur, en l’occurrence. Ils incarnent des personnages portant leurs véritables prénoms. Abdesellem, un homme brisé qui sort de prison, Noureddine, son meilleur ami, et Marcela, une Brésilienne fantasque, excessive et suicidaire. Des personnages dont on ne sait presque rien ni de leur passé ni de leur futur. Le réalisateur montre juste comment ils vivent le moment présent.
«La liberté» est aussi la thématique du film. «J’ai voulu montrer la complexité du Maroc, ce pays où il existe aussi des gens qui boivent, qui font l’amour, et vivent de manière libre», précise Hicham Ayouch. Ce dernier met en scène des tranches de vie de ces trois marginaux fêlés en quête d’amour et de délivrance qui vont se rencontrer et s’aimer. A Tanger, une ville magique mystérieuse où errent les âmes perdues dans ses dédales, ils vivent ensemble des moments de folie et de déchirement. «D’une certaine manière, je vois ce film comme un poème, parce qu’il n’a pas vraiment un sens, ni un message clair», explique le réalisateur. Et la liberté existe aussi dans le ton de ce long-métrage. Le public a ainsi eu droit à des scènes et des dialogues crus qui ne l’ont pas laissé de marbre au cours de la projection, mais qui ne semblent pas du tout l’avoir choqué, bien au contraire, puisqu’ils ont tour à tour susciter rires et applaudissements. Cette liberté de ton vient aussi rappeler que le festival de Marrakech est le seul festival arabe où il n’y a pas de censure. Par ailleurs, rappelons que la sortie nationale de «Fissures» est prévue pour janvier 2010.

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