Culture

Focus : Faut-il faire le deuil de la poésie?

On allait oublier la journée des poètes. Un responsable de la Maison de la poésie au Maroc a bien voulu joindre à son appel téléphonique catastrophé la note suivante : « Merci de vouloir le rappeler à vos lecteurs ». Il n’y a pas de quoi. De ce précieux rappel, on est reconnaissant. On ne remerciera d’ailleurs jamais assez la Maison de la poésie au Maroc d’avoir été à l’origine de l’institution par l’Unesco du 21 Mars Journée internationale de la poésie. C’était en ce glorieux 19 novembre 1999, à Paris. Depuis, c’est chaque 21 mars la fête. Nous joignons notre voix à l’Unesco pour souhaiter bonne fête à tous les poètes. Nous les prions de trouver ici les marques de notre profonde estime, de notre admiration incommensurable, de notre extrême gratitude. La dette est immense. Celles ou ceux qui ont eu le privilège de côtoyer les sommets de la poésie, frôler les abîmes, connaître le tumulte des sens, succomber aux émotions dévastatrices, celles-là et ceux-là peuvent en témoigner en connaissance de cause. En reconnaissance de cause. Un mot, ou une strophe, peut changer le cours d’une vie. Une image, ou une métaphore, peut ouvrir de larges horizons devant l’imagination, donner des ailes à la pensée. Une émotion sincère peut réveiller des trésors de beaux sentiments. La poésie a un impact direct sur notre réalité humaine. Vous l’auriez admis volontiers. Parfait. Mais on doit quand même s’avouer que ce n’est plus le cas. Hölderlin se demandait, il y a plus d’un siècle, du haut de sa déception : « A quoi sert la poésie ?». Il avait prédit la débâcle de  la poésie. Et c’en est malheureusement vraiment le cas aujourd’hui. Les poètes réels ont fait place aux métreurs, aux rimailleurs et aux mots-fléchistes. La poésie n’est pas une affaire de jeux de mots, elle doit donner du sens et de l’essence au monde où nous vivons. Mais Dieu sait combien on est loin de cette réalité.  

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