Le Fonds des Ambassadeurs pour la Préservation Culturelle (AFCP) contribue fort à la promotion artistique du Royaume.
A travers cette structure financière, des projets bénéficient de l’appui technique à la restauration de bâtiments historiques, l’évaluation et la conservation de manuscrits rares et de collections de musée, la protection de sites archéologiques importants, et la documentation de techniques marocaines d’arts et métiers traditionnels en voie de disparation. A cet effet, l’ambassade des États-Unis à Rabat a, comme elle le précise, octroyé une série de «subventions pour financer des projets sous l’AFCP au Maroc, d’une valeur totale de 860.000 dollars ». En détail, de nombreux projets ont pu être mis en oeuvre de par le soutien de l’AFPC.
Même des traditions musicales sont préservées
A ce propos, l’AFCP a, selon l’ambassade, soutenu en 2016 « la collecte, la préservation et la publication en ligne du patrimoine musical de la région sud de la vallée du Drâa, qui n’avait pas été documentée et risquait d’être perdue à mesure que les jeunes devenaient plus exposés à la musique commerciale ». Les différentes tribus qui se sont installées dans l’oasis de M’hamid et sa région immédiate ayant chacune un répertoire singulier de chants et de danses. Le type de musique interprété par chaque ethnie se caractérise par des particularités propres à la région, dues à l’influence des routes commerciales caravanières, principalement du Mali et de la Mauritanie.
Un rempart restauré à Ksar Sghir
Il s’agit, selon la même source, d’une colonie côtière fortifiée du IXe siècle jusqu’à sa destruction par les Portugais en 1550. Ce site archéologique de Ksar Sghir sur le Détroit de Gibraltar a, en 2014, nécessité un traitement de préservation afin de reprendre une décennie de détérioration naturelle. « Le projet comprenait la conservation du rempart ouest », ajoute la représentation diplomatique.
Des cimetières conservés à Essaouira
Remontant au 18ème siècle à Essaouira, le site du patrimoine mondial d’Essaouira abrite des cimetières musulmans, chrétiens et juifs et témoigne des aspects inclusifs de la culture marocaine. De nombreuses tombes, gravées de noms, de dates et d’histoires personnelles, y ont été détruites par l’érosion. En 2012, le projet a, selon la même source, focalisé sur cette déperdition potentielle et comprenait une formation à la conservation et la plantation durable, et la « promotion de l’investissement local dans l’entretien durable des cimetières ».
Des monuments des 17ème et 18ème siècles restaurés
Comme le rappelle la même source, la Kasbah de Mehdiya est un site archéologique d’importance historique situé à l’embouchure de la rivière Sebou sur l’océan Atlantique. En 2010, ce projet comprenait le renforcement d’urgence de deux portes et la restauration de Dar Al Makhzen (Maison du Gouverneur) dans le cadre d’un projet global à long terme de restauration et de développement du site.
Préservation de quatre greniers collectifs Historiquement, ces quatre « Agadir » (greniers collectifs) de Tafraout dans les montagnes de l’Atlas ont joué un rôle central dans la formation de l’identité tribale et dans la garantie de la survie économique. « Hélas, beaucoup ont disparu au fil du temps, tout comme une grande partie de l’expertise pour maintenir les existants », regrette la représentation diplomatique. En 2009, le projet prévoyait l’emploi d’artisans locaux dans la documentation et la restauration des greniers, qui sont toujours utilisés par la population locale.
Un Hammam préservé
Remontant au 11ème siècle à Aghmat, Marrakech et abandonné à la fin du 14ème siècle et repris par une industrie de poterie à grande échelle, le Hammam était enterré en grande partie lorsque les archéologues ont commencé à travailler sur le bâtiment en 2005. En 2008, le projet impliquait la préservation des murs, des bassins et de l’hypocauste, l’installation des panneaux d’interprétation et l’amélioration de la sécurité du site.
Des chants spirituels féminins enregistrés
« Bien que le Maroc jouisse d’une riche tradition de musique profane et sacrée, les jeunes générations se tournent vers des formes plus modernes, au détriment de la musique et des chants traditionnels », relève la même source. Ce projet d’enregistrement de chants spirituels féminins Amazighs en 2005 consistait en la production d’enregistrements audio de haute qualité de chants de femmes berbères de diverses régions du Maroc.
Des places centrales et fontaines restaurées
Dans la médina de Tanger, ces places qui datent de l’époque romaine, constituent le centre de la vie musulmane. Ce projet impliquait en 2002 la restauration de deux des places et leurs fontaines pour une utilisation continue. Cela étant, ces projets ont vivement contribué à la promotion culturelle du Royaume. Et ce n’est pas tout !
Trois projets supplémentaires financés par l’AFCP sont actuellement en cours.
Les futurs projets
Il s’agit, en premier lieu, de la restauration d’archives de films à la Cinémathèque du Rif de Tanger (2017). La Cinémathèque du Rif, un théâtre Art Déco situé dans la place historique du 9 avril à Tanger, possède une collection d’archives cinématographiques provenant de sources variées, dont les plus anciens films connus réalisés au Maroc. Dépositaire d’un large éventail d’archives cinématographiques, la Cinémathèque du Rif requérait cependant des exigences physiques et des compétences techniques pour conserver ces films. La Cinémathèque a construit une salle d’archives, embauché un archiviste et commencé à former son personnel afin que ces archives puissent retrouver leur place importante dans l’histoire du cinéma marocain. En deuxième lieu, la restauration partielle de la Kasbah Ofella à Agadir est entamée en 2017. La citadelle de la Kasbah Ofella domine la ville d’Agadir et l’océan Atlantique. Érigée en 1540 pour protéger les habitants des attaques de la Portguese, la citadelle a survécu au tremblement de terre de 1960 qui a détruit une majeure partie de la ville d’Agadir. Le 3ème projet étant la rénovation finale de Torres Akalla (2020). « La phase finale de la restauration de la forteresse Torres Alkalla dans le parc national d’Al Hoceima rendra le site pleinement opérationnel et sûr pour les touristes », exalte l’ambassade. Le site revêt une importance particulière pour Al Hoceima et la grande région du Rif, car il a récemment été découvert comme étant d’origine amazighe comme le rappelle la structure diplomatique.
Signature du protocole d’accord sur les biens culturels
Les États-Unis ont signé, le 14 janvier 2021, un accord bilatéral avec le Gouvernement du Maroc qui « interdira l’importation d’objets désignés du patrimoine culturel marocain aux États-Unis, sauf dans des circonstances limitées». Dans ce sens, les efforts des États-Unis pour protéger et préserver le patrimoine culturel, par le biais d’accords sur les biens culturels, favorisent la stabilité, le développement économique et la bonne gouvernance dans les pays partenaires, tout en bloquant tout financement essentiel aux organisations terroristes et autres réseaux criminels qui se livrent au commerce illicite. Par ailleurs, une conférence internationale sur la préservation culturelle des minorités religieuses a été organisée en 2019.
Financée par la Maison Blanche et co-organisée par l’ambassade des États-Unis et le ministère marocain des Affaires étrangères, en partenariat avec la Rabita des Oulemas, cette conférence internationale s’est déroulée à Rabat du 3 au 4 octobre 2019. Près de 100 représentants de 20 pays différents y ont participé. « La Rabita organise une conférence virtuelle de suivi en janvier 2021 », ajoute l’ambassade. De son côté, le programme de l’USAID a engagé 3 millions de dollars pour financer des programmes au Maroc soutenant la protection et le soutien du patrimoine culturel des minorités religieuses.