Culture

Geneviève Habib : «Nous sommes contre le snobisme»

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ALM : Vous êtes française, installée au Maroc, d’où vous est venue l’idée de créer un club hippique à Casablanca ?
Geneviève Habib : Mon mari est un passionné de chevaux. Nous travaillions tous les deux en France dans la même entreprise. C’est dans ce même cadre que nous nous sommes rencontrés et nous avons choisi de nous marier. Quelques années après, je suis rentrée avec mon époux au Maroc. En 1993, on a fait la connaissance d’un groupe d’amis qui partageaient la même passion pour les chevaux. Parmi ces amis, il y avait entre autres le commandant Nulet et Hamid Mounjid, un excellent cavalier. Ils nous ont aidés à mettre au monde ce projet de club hippique.

Comment avez-vous procédé pour le choix de l’emplacement de ce club ?
Ce club se situe à Dar Bouazza à proximité de Casablanca. Cette propriété existait déjà nous l’avions achetée dans les années 90. Notre objectif était de créer une association de sport équestre pour pouvoir organiser des activités autour du cheval et dispenser des cours d’équitation par la suite. Mais pour cela, nous étions obligés d’instaurer un cadre légal et nous avons adhéré à la Fédération royale marocaine de sport équestre.
Plusieurs personnes emmenaient leurs chevaux et venaient faire de l’équitation dans notre club. Mais nous avons toujours eu comme ambition de posséder des chevaux et de créer une école d’équitation. Après de la persévérance, nous avons réussi finalement à fonder cette école. Cela fait maintenant trois ans qu’elle est opérationnelle.

Quelles sont les différentes activités organisées au sein de cette école d’équitation ?
A travers cette école, nous ciblons les enfants âgés de 3 à 18 ans. Nous ne dispensons pas des cours pour les adultes, sauf exception. Il y a des parents qui souhaitent accompagner leurs enfants et dans ce cas, nous leur offrons exceptionnellement la possibilité de bénéficier à leur tour de cours d’équitation. Les parents peuvent également laisser leurs enfants toute une journée dans le club puisque nous organisons une multitude d’activités tels des ateliers de dessins et des cours de natation. Les enfants viennent tôt le matin pendant les week-ends et les vacances scolaires.

Quelles sont les diverses formules de cours d’équitation proposées par votre club ?
Nous offrons des forfaits de quatre. L’enfant doit consommer ses cours en deux mois. Chaque matin, l’équitation se déroule pendant une heure. Nous avons au sein du club près de 10 moniteurs pour les encadrer et veiller à leur sécurité. Il y a trois groupes : A+ pour les plus confirmés, A pour les moins confirmés et C pour les débutants. Mais avant, les élèves de l’école doivent apprendre à se comporter avec les chevaux. Chaque enfant doit apprendre à brosser son cheval et à le seller. Cette activité est bénéfique pour les enfants, ils apprennent à se comporter avec les animaux et la nature. Nous avons remarqué que les enfants de Casablanca sont très stressés et souffrent le plus souvent de  plusieurs problèmes de santé. Au bout de quelques semaines, la plupart des  adhérents cessent de prendre des médicaments.

Animez-vous des ateliers au sein du club ?
J’anime des ateliers d’hippologie. Il s’agit d’un cours sur la vie et l’histoire du cheval. D’une manière ludique, nous expliquons aux enfants le fonctionnement du cheval. Ils doivent tout connaître sur cet animal pour mieux l’apprécier et pour appréhender davantage son attitude.

Vous semblez être contre les chevaux de propriété. Pourquoi ?
Dans ce club, nous n’avons pas de chevaux de propriété. Les enfants s’inscrivent pour monter à cheval et pour faire d’autres activités qui se rapportent au sport équestre. Nous sommes contre la ségrégation. Ce n’est pas tout le monde qui a la possibilité de se procurer un cheval. Donc, pour mettre fin à toute forme de snobisme. Je pense qu’il y a suffisamment de ségrégation à l’école et qu’il ne faudrait pas qu’il y en ait dans les loisirs.

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