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Hamid El Kasri : «Je cherche à ce que les Marocains assimilent les paroles des gnaoua»

© D.R

Entretien avec Hamid El Kasri, maâlem gnaoua

ALM : Quelle serait la valeur ajoutée de l’inscription de l’art des gnaoua à l’Unesco pour vous en tant qu’artiste

Hamid El Kasri : J’en suis, tout comme les autres maâlems, très content. Nous avons travaillé depuis longtemps pour cette reconnaissance qui est une occasion que nous célébrons aujourd’hui. C’est grâce au festival gnaoua et ses organisateurs que nous avons eu ce titre. Lors de cette soirée, un grand hommage est rendu à tous les maâlems, qu’ils soient encore vivants ou décédés, pour célébrer cette inscription notamment après deux ans de pandémie puisque le festival était, chaque année, une grande fête pour nous.

Gnaoua est connu pour être un art séculaire. Ne pensez-vous pas que cette reconnaissance a tardé un peu ?
A vrai dire, cet acte n’est pas évident. C’est un patrimoine authentique de nos ancêtres. Pour ma part, je joue cet art depuis l’âge de 7 ans. J’ai vécu avec des maîtres défunts et je continue à fréquenter d’autres. Cependant, Tagnaouite est plutôt devenue célèbre il y a trente ans. C’est ainsi qu’elle est devenue appréciée de par le monde. A chaque fois que nous partons dans un pays, notre patrimoine s’avère connu. L’âme qui en ressurgit touche le public étranger rapidement même s’il ne connaît pas notre langage.

Revenons au contexte de la pandémie que vous avez évoqué. Comment avez-vous personnellement surmonté cette crise ?
Pour ma part, je m’en suis remis à la volonté divine. Cependant, d’autres sont demeurés perdus puisqu’ils n’ont pas travaillé alors qu’ils ont des familles en charge. En tout cas, il faut avoir la patience. Et la vie continue.

Qu’en est-il des fusions d’autres d’arts avec celui de gnaoua ? Qu’en pensez-vous ?
C’est ce qui a créé, pour la tagnaouite, une image mondiale. En Allemagne, Amérique, Espagne ou Angleterre entre autres, des étrangers veulent apprendre à jouer au guembri et connaissent son essence. Par exemple, le blues et le jazz sont inspirés de la tagnaouite. Tout cela est connu de par le monde et plusieurs personnes travaillent pour toucher à notre musique.

Quels seraient vos projets ?
Pour ma part, je travaille sur mon nouvel album. D’autres maâlems travaillent, à leur tour, sur des nouveautés. Nous voulons donner à la tagnaouite une image. Par l’occasion, nous avons appris plusieurs volets de nos ancêtres, mais nous n’avons pas acquis les sujets qu’ils abordent. C’est pourquoi je cherche à ce que les Marocains assimilent les paroles des gnaoua. Et ils ont déjà commencé à le faire. Quand j’ai commencé à enregistrer, les gens ont assimilé la tagnaouite. J’ai aussi expliqué des points. Mais il y a encore des paroles à comparer à celles des Africains et du Soudan. Chose qu’on va appliquer. Ainsi, la tagnaouite sera expliquée telle une musique mondiale.

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