Entretien avec Hassan El Fad, humoriste
ALM : À deux mois de Ramadan, quelles sont vos nouveautés ?
Hassan El Fad : Lorsqu’on est professionnel on ne travaille pas exclusivement durant le mois de Ramadan. C’est vrai que sur le plan commercial il y a plus de demande artistique et qu’il y a des artistes qui n’ont d’autre choix que de jouer pendant cette période de l’année. Mais en tout cas, pour moi j’essaye de travailler quand j’en ai l’envie et quand l’inspiration s’impose. Et en tant qu’artiste je n’ai pas cette logique. Je n’aime pas «coller» mon agenda de productivité à cette période. En fait, je crois que ce n’est pas une bonne chose que l’artiste reste prisonnier d’un mois précis. Cela dit, il y a un projet en gestation qui risquerait d’être tourné pendant le mois de mai prochain et qui pourrait être diffusé pendant le Ramadan, sachant que sur le plan artistique le projet est fin prêt.
Y a-t-il une tournée prochaine à l’étranger ? Une éventuelle collaboration avec El Maleh et Debbouze ?
Là je suis en pleine tournée avec mon spectacle «Ain Sebaa» aux Etats-Unis et au Canada. J’ai commencé par Orlando, New York et Boston. Le samedi 2 avril, j’ai joué à Montréal, puis je jouerai vendredi 7 avril au Québec. Au Maroc, il y a trois petites dates à El Jadida et à Casablanca. Ainsi pour la première fois je vais jouer «Hassan We Rebaatou» au théâtre Mohammed V vers la fin de ce mois. Pour le moment, je n’ai pas d’autre collaboration ou tournée avec Gad ou Jamel. Sinon les mêmes producteurs de mon spectacle «Ain Sebaa» m’ont commandé de jouer le personnage de «Kabbour sur scène» et de commencer une tournée américaine avec ce nouveau spectacle.
Est-il facile de trouver des rôles intéressants quand on est un comédien ayant une longue expérience ?
Ce n’est pas toujours facile de trouver des projets de qualité avec des rôles intéressants. Donc je trouve qu’il faut toujours bien choisir ses rôles afin que la participation apporte une valeur ajoutée. Plus on est confirmé plus on a de l’expérience, plus on accepte moins de rôles. C’est l’exigence de notre métier qui impose cette loi avec le temps. Être rigoureux, sérieux et surtout créatif dans son travail et encore le travail!
Comment faites-vous pour trouver de l’inspiration pour vos nouveaux sketchs ?
Un humoriste a un mécanisme naturel et spontané qui garde les images, les mimiques, les situations, personnages, gestes, sans se rendre compte et cela ressort sous forme de création artistique. C’est un phénomène incontrôlable et tout peut être inspirant même les mauvais et douloureux souvenirs dans la vie. Donc c’est une chose innée, il faut avoir le don de l’observation afin de pouvoir faire sortir toutes ces émotions à la réalité et dessiner ce tableau à travers les sketchs ou bien une pièce comique.
Quel est votre pire souvenir sur scène?
Mon pire souvenir sur scène c’est celui que je n’ai pas encore vécu (rires). J’en ai eu. Mais je peux vous dire que le pire c’était lors de mes débuts quand j’essayais d’être en trio avec d’autres artistes. L’humour qu’on a proposé au public était trop réaliste et les gens qui étaient dans la salle voulaient juste rigoler et passer de bons moments. Ce qui n’était pas le cas. Et le gars qui nous a engagés nous a dit gentiment de quitter la scène. C’est mon pire souvenir surtout que c’était ma première scène synonyme d’un échec. Alors que non. Il ne faut pas baisser les bras et aller jusqu’au bout dans ses rêves et ambitions.
«Stand-up», comment évaluez-vous ce type d’émission ?
Franchement, je ne connais pas ce programme. Mais ce que je sais c’est qu’il est déjà difficile de faire de l’humour qui fait rire et très pénible de trouver de la matière pour faire une émission de télé-réalité sur l’humour. Ce n’est pas évident lorsqu’on a une grande diversité de propositions de la part des jeunes pour faire une émission appropriée avec un contenu pertinent.