Une grande perte pour le théâtre marocain.
La disparition, vendredi soir, du grand penseur et créateur de la critique académique, Hassan El Mniai, a endeuillé le monde du théâtre. Entre autres, le metteur en scène et dramaturge Bouselham Daïf, également fondateur de la troupe «Chamates», indique : «Je pense que Hassan El Mniai est le fondateur de la recherche théâtrale au Maroc. Il sera une référence pour les chercheurs parce qu’il a ouvert la voie pour la recherche et a même enseigné le théâtre à l’université». Pour le dramaturge, le défunt est aussi «le modèle» de chercheur de la critique qui essaie également de suivre tout le processus de la création voire des répétitions de pièces de théâtre. «Il a suivi beaucoup d’expériences de théâtre amateur et professionnel au Maroc. C’était un homme qui regardait et suivait beaucoup les pièces. C’était aussi un chercheur modeste. Il a aussi ouvert les ponts du théâtre marocain vers celui arabe et il a fait découvrir les expériences européennes et universelles pour les chercheurs et lecteurs marocains», ajoute le dramaturge qui prend le regretté pour un deuxième père.
De son côté, la comédienne marocaine Fatima Boujou s’exprime, sur sa page Facebook, à propos de «la valeur scientifique et la persévérance» de l’académicien disparu en recherche, enseignement, critique et écriture en théâtre et littérature. «Celui qui fonde une nouveauté demeure immortel dans la mémoire du théâtre marocain et toute université», exalte la comédienne qui rappelle avoir été enseignée par le regretté à la Faculté Dhar El Mehraz à Fès.
De son vivant, Hassan El Mniai était fort apprécié par les dramaturges marocains et arabes comme le laisse voir la page officielle du chercheur disparu sur les réseaux sociaux. Aussi, un Prix, dont la deuxième édition s’est tenue en 2019, a été créé en son nom et destiné pour la critique en théâtre lors du Festival Meknès du théâtre. Un événement consacré à la création d’une rencontre entre les expériences professionnelles mondiales dans cette discipline artistique.
Au-delà de son parcours, le défunt compte à son actif un grand nombre de publications en langue arabe dont «La tragédie comme modèle», «Perspectives marocaines», «Le théâtre et l’improvisation», «Le théâtre marocain, de la création au show», «Etudes en critique moderne», «Le théâtre et la sémiologie» et «Le corps en théâtre».