Culture

Hicham Bahloul, le vrai dans la sincérité

Nul n’est besoin d’avoir lu Freud ou d’avoir souffert sur un divan pour comprendre les métaphores de cet artiste pleinement vrai. Rares sont ceux qui savent que Hicham, le comédien et l’acteur est ex-champion du Maroc en lutte romaine et ex-champion du Maroc en sambo, amateur en équitation, natation et  football … 
Enfant, il adorait interpréter à l’école les chansons de Marcel Khalifa. Il effleura la scène, précisément, en 1992, l’année du Bac à El Jadida où il décrocha un rôle dans une pièce retenue pour le premier Festival scolaire du théâtre à Taza : «J’étais heureux de recevoir le prix du meilleur comédien».
Si un jour vous l’invitiez, préparez-lui un bon tagine de poissons ou un régal de couscous purement marocain, il en raffole. Après son Bac, en vrai passionné de l’art de la scène, il voulait être comédien. Il décida alors de passer le concours de l’ISADAC ; «que l’on m’a fait rater. C’est un échec que je n’ai jamais réussi à gober. J’avais pourtant réussi tous mes examens. C’est alors que j’ai décidé de pénétrer l’univers du théâtre par mes propres compétences», se remémore Hicham Bahloul.
En 1993, il décide de s’inscrire, à la Faculté de Droit à Casablanca. Il en sort avec une Licence en 2000. S’entame alors une carrière de comédien au sein du théâtre amateur avec l’Association «Fawanis» : «Il m’arrivait aussi de tourner dans des productions étrangères, italiennes, françaises… Mes études, ainsi que le théâtre, la télé et le cinéma, je les fais par passion, mais aussi par conviction. J’ai réussi à convaincre ma famille que jamais la pratique du théâtre ou du cinéma n’a été et ne sera un obstacle pour réussir des études. C’est vrai que pour avoir ma Licence, il m’a fallu… sept ans, au lieu de quatre!».
Pour toucher son public, le pousser à croire en lui, en tant que personne et en tant que personnage, Hicham a toujours été conscient qu’il faut être sincère avec soi-même, servir, intelligemment son rôle, ne pas forcer ou exagérer son jeu et ne  jamais chercher à épater le spectateur. Son premier télé feuilleton : «Alf Dâira» où il incarne le personnage de l’avocat. «Je remercie beaucoup Si Abderrahmane Lemrabet, troisième élève arabe de Stanislavsky, qui m’a beaucoup appris».
Hicham compose et sculpte son parcours artistique et professionnel en décrochant des rôles dans de grandes productions internationales, mais surtout en étant présent au niveau de la production nationale aussi bien télévisuelle que cinématographique.
Méticuleux et minutieux dans le choix de ses rôles. Il adore subir la métamorphose d’un rôle à l’autre : «Figer un comédien ou un acteur dans un rôle constant et redondant, c’est le condamner à vivre dans une réclusion où nulle évolution, ne se pointe». Hicham est une sonate de rôles. Suivez son parcours professionnel et vous le verrez, tantôt roi Akhad dans «Iliya» (2007), une production américano-hollandaise, tantôt guide égyptien dans «Prisoners of the sun» production américaine. Grâce à la sincérité et la finesse de son interprétation, plusieurs réalisateurs nationaux lui ont confié le premier rôle. Dernier en date «Les cœurs brûlés» d’Ahmed El Maânouni, actuellement en compétition officielle à la 9-ème édition du Festival international du cinéma de Las Palmas et où Hicham excelle dans le rôle de Amin, un jeune architecte résidant à Paris et qui rentre précipitamment pour revoir son oncle mourant.
Un retour des plus tragiques qui le projette dans sa mémoire d’enfant battu, inhumainement maltraité et ravive en lui des souvenirs refoulés aux goût terriblement amer. L’occasion de voir l’ardeur, l’aura, la fureur, la justesse et surtout la sincérité avec lesquelles  Hicham Bahloul interprète son personnage. 

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